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Il y a un peu plus d’un mois, des groupes jihadistes ont commencé à imposer une nouvelle loi dans les villages de la région de Tillabéri, située aux frontières du Niger et du Burkina Faso. Les extrémistes ont intimidé les habitants du village de La Tapoa et ont annoncé que tous les garçons âgés de 15 ans et plus qui refuseraient de se convertir à l’islam seraient contraints de payer la jizya, une amende basée sur la charia, aux minorités religieuses dans les territoires contrôlés par les musulmans radicaux.

« Les djihadistes nous ont fait sortir du village et nous ont ordonné de suivre leur religion, mais nous avons dit que cela n’arriverait jamais. Ils ont alors exigé que nous payions 50 000 francs sous peine de quitter le village », a rapporté le pasteur Yalitchoi, un témoin local.

Selon les contacts locaux de Portes Ouvertes, tous les villages voisins ont été informés qu’ils doivent se convertir à l’islam s’ils souhaitent continuer à vivre dans la région. Quiconque ne respecte pas la règle devra payer une amende de 50 mille francs (environ 80 dollars). Cependant, même après avoir payé l’amende, les habitants seront contraints de vivre comme des esclaves et les djihadistes deviendront automatiquement propriétaires de toutes les terres de la région. Ceux qui refuseront de rester dans le village seront autorisés à en sortir, mais uniquement avec les vêtements qu’ils portent sur le dos, sans autorisation d’emporter quoi que ce soit.

Jusqu’à présent, les extrémistes ont déjà imposé la nouvelle loi dans six autres villages de la région de Tillabéri. Le 2 mai, environ 357 chrétiens ont commencé à fuir ces villages et vivent désormais comme personnes déplacées à l’intérieur du pays dans la ville de Makalondi et dans d’autres régions de l’intérieur du Niger. « Comme nous avons été obligés de partir, nous sommes arrivés ici sans rien, nous n’avons même pas de nourriture. Il est difficile de trouver un endroit pour nous abriter », a déclaré le pasteur Yalitchoi.

La situation des chrétiens déplacés est désespérée. Beaucoup vivent sous les arbres pour se protéger du soleil brûlant. « La saison des pluies approche, ce qui rendra la vie encore plus difficile pour les personnes déplacées au Niger », ont rapporté les partenaires locaux de Portes Ouvertes.

Ces dernières années, les conditions de sécurité au Niger se sont considérablement détériorées. Une violence extrême a touché les chrétiens des pays voisins, comme le Nigeria, le Burkina Faso et le Mali, en Afrique subsaharienne. Les groupes armés continuent d’établir des bases dans la région et d’organiser des attaques récurrentes. Depuis 2017, le gouvernement du Niger a déclaré l’état d’urgence dans certaines parties du pays en raison de l’avancée des extrémistes. Les partenaires locaux font de leur mieux pour accompagner et aider les chrétiens, mais l’accès aux zones rurales devient de plus en plus difficile.

JRN

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