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Catherine Booth , née Catherine Mumford , (née le 17 janvier 1829 à Ashbourne , Derbyshire, Angleterre – décédée le 4 octobre 1890 à Clacton, Essex), épouse du fondateur de l’Armée du Salut (William Booth ), et elle-même un prédicateur éloquent et un travailleur social.

Fille aînée de William Booth (le fondateur de l’Armée du Salut), Catherine Booth, celle que les titis parisiens surnommèrent “La Maréchale”, a 23 ans quand, avec deux jeunes compagnes, elle lance l’œuvre de l’Armée du Salut en France, en février 1881.En 1882, elle pénètre en Suisse pour y faire aussi œuvre de pionnière. Pendant quatorze ans, elle dirige l’Armée du Salut en France et en Suisse avec celui qu’elle épouse en 1887, Arthur Sydney Clibborn, dont elle a dix enfants. Après un long ministère en divers pays, elle décède à l’âge de 97 ans. “Le christianisme, c’est de l’héroïsme”, disait Catherine Booth. Elle parlait par expérience. Sarcasmes, chahut, coups, saccage de salles et de biens, blessures mortelles, rien n’a été épargné aux premiers témoins de l’Armée du Salut en France et en Suisse.A Neuchâtel, en 1883, Catherine fait dix jours de prison pour troubles publics avant de comparaître devant ses juges, qui finissent par reconnaître son bon droit. Mais quelle épreuve, alors qu’il faut affronter une opinion nourrie des écrits malveillants de la comtesse de Gasparin et de certains journalistes, qui n’ont rien compris à l’esprit du mouvement. On s’en tient, pour juger, à l’uniforme étrange, à ces filles qui osent prêcher, aux règlements militaires, aux procédés publicitaires. Madame Booth écrit à sa fille en prison : “Tu verras que cela servira utilement les intérêts de notre œuvre en Suisse.”. Soixante-quinze ans plus tard, en 1958, le gouvernement Suisse émettait un timbre-poste en l’honneur de l’œuvre accomplie par l’Armée du Salut dans ce pays. Ce timbre représentait un chapeau “Alléluia”. La demande fut si grande qu’il fallut imprimer quatre millions de timbres au lieu du million habituel.

Catherine a laissé des textes à l’usage des soldats et des officiers de cette Armée, qui ne veut combattre que la misère et le péché. Nous en citerons quelques-uns. Parlant de la situation telle qu’elle la trouve à la fin du 19e siècle en France et en Suisse, voici ce qu’elle écrit : “L’idée d’un combat est terriblement absente de la religion de ce siècle. On va à l’église, on lit sa Bible, on se console, on chante des cantiques, on jouit de Dieu. Mais quant à la bataille, quant à cette lutte acharnée entre les ténèbres et la lumière, entre l’enfer et le ciel, on n’en voit presque rien. D’une manière générale, cette idée est absente de la vie religieuse, et elle entre à peine dans le plan des enfants de Dieu.” ” Je vois toujours plus clairement combien l’ennemi de nos âmes est intéressé à nous voiler notre véritable vocation. Tant que nous parlons de Dieu entre nous, que nous le contemplons, que nous nous édifions les uns les autres en priant, en chantant, etc., le diable ne s’en émeut pas beaucoup. Mais dès qu’il s’agit d’une invasion directe sur son territoire, d’attaquer, de marcher en avant, de risquer quelque chose, alors sa rage est excitée et il s’y oppose de toutes ses forces. Cependant, n’est-ce pas là l’essence même du christianisme ? […] Nous sommes appelés à porter notre croix et à marcher sur les traces de celui dont toute la vie a été dépensée pour autrui.”

En 1865, on demandait à William Booth, l’initiateur de l’Armée du Salut, où il trouverait ses collaborateurs. Il répondit : “Dans les bars et les cafés.”. Quelque temps après son arrivée en France, sa fille Catherine, le cœur battant, se sent poussée, avec deux compagnes, dont l’une portait une guitare, à franchir la porte d’un des grands cafés de Paris. Elle se dirige vers le maître des lieux et lui demande la permission de chanter. Le trio fait entendre un cantique exécuté avec un tel talent et une telle âme qu’un silence admiratif s’établit dans la salle. Les paroles étaient des plus simples :”Le ciel est ma belle patrie,
Les anges y font leur séjour.
Le soldat qui lutte et qui prie
Y sera bientôt à son tour.”

Visant à établir l’œuvre sur des bases solides, Catherine crée rapidement des centres de formation pour officiers, c’est-à-dire pour des jeunes gens et des jeunes filles qui, après une formation de deux mois à Paris ou à Genève, entrent à plein temps dans le combat. Tant comme installation matérielle que comme programme d’études, ces écoles étaient d’une grande simplicité. Tout y tendait à un seul but : mettre les apprentis missionnaires dans un rapport intime et personnel avec leur chef, Jésus-Christ.

Catherine les exhortait ainsi : “Pour ce qui concerne votre propre vie spirituelle, il faut que vous possédiez la sainteté, que vous soyez sauvés de tout, non seulement du mensonge, du vol ou de la colère, mais de l’envie, de la jalousie, de la mauvaise humeur, de la timidité, de l’esprit de critique, de la recherche de soi-même et toutes ses formes. Vous ne pouvez pas combattre le péché avec succès au-dehors tant qu’il existe encore au-dedans… Une fois sanctifiés, vous devez être baptisés de l’Esprit. Que chacun recherche ce baptême, cette onction d’en haut, avant de se lancer dans la bataille… .”

Sortant d’une telle formation, dans une sorte de transfiguration, ces jeunes gens étaient capables d’être insensibles à toute contrariété. On leur arrachait parfois des mains le journal “En Avant”, on dispersait leurs fanfares en les malmenant, on les poursuivait à coups de cailloux, on vociférait des insanités ou des blasphèmes en les menaçant. Ils continuaient à parler au cœur. C’était souvent les opposants les plus enragés qui, après bien des résistances, cédaient aux influences du ciel, se donnaient à Dieu, et proclamaient leur joie d’être “sauvés”. Certains devenaient officiers à leur tour.

En 1895, Catherine écrivit un ouvrage en deux volumes intitulé “Miracles”. Elle y raconte des dizaines de sauvetages d’ordre physique et moral. Des fils prodigues, des prostituées – pour lesquelles trois centres de relèvement seront ouverts -, des buveurs, des adultères, des fugueurs, des mères célibataires, des chômeurs, des orphelins, des jeunes filles arrivant à Paris et cherchant un logement, des vagabonds, tous ceux-là et d’autres encore vont pouvoir, en quelques années, recevoir un secours. Comme son père en Angleterre, Catherine fut sur le continent l’initiatrice de cette œuvre. Elle en avait l’étoffe.

A dix-sept ans, son activité était déjà intense, non seulement à Londres, dans les quartiers miséreux, mais dans d’autres villes où la conduisaient ses campagnes d’évangélisation. A vingt-deux ans, elle était déjà l’une des principales forces spirituelles de l’Angleterre. Ses dons éclatants, ses talents, sa beauté aussi, à laquelle, il faut le reconnaître, elle devait une part de ses succès, auraient pu exalter une fierté orgueilleuse. Mais on n’en constatait point. Elle-même disait : “Loin de moi l’insupportable vanité de croire que c’était moi qui subjuguais les foules ! Que suis-je, moi ? Poussière et cendres … . Mais en moi, en mes camarades, brûlait un feu, le feu qui consumait Jésus Lui-même quand il foulait le sol de notre terre. Nous montrions aux multitudes Son divin visage, Sa patience inlassable, Son amour infini… . Et Lui, en retour, nous donnait la victoire sur le monde.”

Avant de quitter la France pour poursuivre son combat en Hollande, l’anglaise Catherine Booth disait : “La France possède en elle des éléments n’appartenant au même degré à aucun autre peuple de la terre : un élan, une générosité, une capacité de s’élever jusqu’au sublime là où elle est convaincue. Elle est sincère, enfant si vous le voulez; terriblement indulgente pour tolérer le vice, mais inexorable jusqu’au dédain pour l’hypocrisie… Dire que cette nation ne veut pas de religion est une erreur, mais elle veut la vraie. “

par Gérard Poublan

Transcription: Pascal Cusson, pour voxdei

Source: La Foi de Nos Pères/Vox Dei

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