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Un responsable d’église dans le Kurdistan irakien a été accusé de blasphème par des fondamentalistes islamiques. Cela en raison d’un post sur les réseaux sociaux.

La vie de Bahzad Mziri a connu une trajectoire hors du commun dans la société irakienne. Tout d’abord parce qu’issu d’une famille musulmane, il se converti au christianisme. Son engagement dans sa nouvelle foi l’amène plus tard à devenir évêque de l’Église Anabaptiste de Dohuk dans le Kurdistan irakien. Il œuvre alors pendant des années pour la tolérance religieuse dans sa région.

Accusé de blasphème pour un ancien post Facebook

Il y a quelques semaines, des fondamentalistes islamiques republient un de ses anciens posts sur les réseaux sociaux, qu’ils considèrent comme blasphématoire. Bahzad Mziri y répondait à un responsable musulman qui avait tenu des propos injurieux à l’égard du Christ et de la Bible. L’évêque avait alors argumenté en faisant une comparaison entre la vie de Jésus et celle du prophète de l’islam.

Depuis que ces propos ont refait surface, Bahzad Mziri est devenu l’objet de fortes pressions. Dans une vidéo, un responsable musulman affirme que la sentence exigée par la loi islamique dans de tels cas était la mort. Sur les réseaux sociaux, les messages de haine se multiplient et des islamistes appellent à le localiser ainsi que sa famille. On dépose même plainte contre lui.

Son église ferme ses portes sous la pression

L’évêque décide donc de publier une vidéo de réponse. Il présente des excuses et explique le contexte original des propos qu’il avait tenus par le passé. Cela ne parvient pas à convaincre ses accusateurs, qui ne retirent pas leur plainte.

Les autorités du Kurdistan assurent les églises de la région qu’elles peuvent toujours fonctionner normalement malgré cet incident et qu’elles sont invitées à les alerter en cas de menaces. Elles prennent aussi des mesures pour calmer la situation et contrer les messages de haine.

Malgré cela, la pression est telle que l’Église de Bahzad Mziri décide d’arrêter d’organiser des cultes dans son bâtiment et réduit considérablement ses activités publiques.

Une pression sociale toujours forte contre les chrétiens

Cet événement illustre combien la pression sociale reste élevée contre les chrétiens en Irak. Beaucoup rapportent que la société est devenue plus conservatrice et moins tolérante suite à la venue de l’État Islamique. En plus des accusations de blasphèmes, la question de la conversion au christianisme depuis l’islam est aussi un sujet d’extrêmes tensions et réactions. Le meurtre de la jeune femme kurde Maria, l’année dernière, l’a tragiquement rappelé.

Source: Middle East Concern

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