Une semaine après les attaques de Jaranwala, où des églises et des maisons ont été incendiées, la situation reste tendue. Mais les chrétiens s’accrochent à Jésus.
Des maisons et des églises incendiées. Des dizaines de Bibles détruites par le feu. Tout ceci pour une prétendue profanation du Coran par deux chrétiens. Lors de l’attaque du 16 août orchestrée par des extrémistes islamiques, les fidèles de Jaranwala (Est du Pakistan) ont dû fuir en abandonnant tout derrière eux. Aujourd’hui ils reviennent sur les ruines de leurs maisons. Le 20 août, plusieurs centaines d’entre eux se sont rassemblés devant quelques églises vandalisées pour les offices dominicaux. Au lieu de s’asseoir sur des bancs, ils ont dû se tenir debout près des murs roussis…
Une communauté en souffrance…
Un chrétien décrit la situation: «Ils ont tout perdu, leur église et leur maison. Il ne reste ni appareil, ni vêtement, ni ustensile. Les gémissements sont contenus, les gens n’osant pas pleurer.» Notre témoin conclut:
«La communauté est dispersée et souffre de la torture qu’elle a subie.»
Mais au-delà de la souffrance présente, la communauté chrétienne de Jaranwala vit dans la crainte d’une nouvelle attaque. Les dirigeants des églises sont eux-mêmes conscients du risque et s’en inquiètent: ils exhortent les fidèles à la prudence et à la vigilance.
…qui compte sur nos prières
Beaucoup de chrétiens sont toujours à la recherche d’abris sûrs. Et plus que tout, ils comptent sur nos prières. Ils ont traversé un moment sombre de leur vie, mais ils se sont accrochés à leur foi. En tant que corps du Christ, crions au Seigneur pour que justice soit faite et que la paix revienne au Pakistan.
Les autorités mènent une enquête approfondie et ont déjà arrêté au moins 146 suspects. «Nous poursuivons nos opérations afin d’arrêter les autres personnes impliquées», a déclaré le 17 août dernier l’inspecteur général de la police du Pendjab, Usman Anwar. Quant au gouvernement, il a approuvé une indemnisation de 2 millions de roupies (22.000 €) pour chaque foyer touché.
Restaurer l’harmonie interconfessionnelle
Le ministre en chef intérimaire du Pendjab, Mohsin Naqvi, a exhorté les musulmans à préserver l’harmonie interconfessionnelle. Le vendredi 18 août, il a écrit sur X (anciennement Twitter): «Aujourd’hui, les sermons dans tout le Pendjab seront axés sur les droits des minorités. En ces temps difficiles, de tels incidents ne doivent pas être influencés par la religion. Nous remercions les érudits religieux pour leur patience et leur soutien dans le démasquage de ceux qui cherchent à perturber la paix de notre nation.»
P.O