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Ils ont passé 7 ans dans le couloir de la mort d’une prison pakistanaise. Condamnés à tort pour blasphème en 2014, Shaguftah Kausar et son mari Shafqat Emmanuel ont enfin été acquittés.

Shaguftah Kausar avait remplacé Asia Bibi dans sa tristement célèbre cellule du couloir de la mort. Cette chrétienne, mère de 4 enfants et son mari Shafqat Emmanuel viennent d’être acquittés par la Haute Cour de Lahore (Pakistan), suite aux pressions exercées par le Parlement européen. Cette décision tant attendue met un terme à des années d’errance policière et judiciaire.

Un procès constamment retardé

Après pas moins de 12 reports depuis avril 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, l’acquittement a fini par être prononcé par le tribunal. Le couple avait déjà fait appel de sa condamnation à mort en 2016. Mais le procès a été constamment retardé, laissant Shaguftah et son mari Shafqat croupir en prison.  8 ans au total, dont 7 dans le couloir de la mort! Le tout dans des conditions de détention très pénibles. Shafqat, grabataire depuis un accident survenu en 2004, est resté couché pendant toute sa détention. «Il était couvert d’escarres et on pensait qu’il allait mourir en prison», disaient les visiteurs. Quant à son épouse, également très éprouvée, elle est tombée en dépression.

Des aveux extorqués sous la pression

Shaguftah et Shafqat, avaient été arrêtés pour blasphème en 2013 et condamnés à mort en 2014. Ces chrétiens catholiques, tous deux analphabètes, avaient été reconnus coupables d’avoir envoyé des textes blasphématoires – en anglais qui plus est! – à des religieux islamiques.

Leur condamnation s’est inscrite dans le cadre de la loi très controversée sur le blasphème. Elle sert souvent de prétexte pour s’approprier des terres, régler des rancunes personnelles, des rivalités commerciales, etc.

En juillet 2013, leur accusateur, Muhammad Hussein, avait déclaré avoir trouvé dans son téléphone portable des textos insultant à la fois Mahomet et le Coran.

Les SMS auraient été envoyés depuis le téléphone portable de Shaguftah, un appareil perdu depuis un mois. Qui avait pu envoyer les prétendus messages? Sous la pression des policiers, eux-mêmes pressés par la vindicte des islamistes, Shafqat avait fini par avouer avoir envoyé les textos blasphématoires.

«La police a extorqué des aveux à Shafqat, ce qui est illégal», avait déclaré le défenseur des deux chrétiens à l’époque.

Entre-temps, ils ont changé d’avocat: Saif-ul-Malook, qui avait obtenu l‘acquittement d’Asia Bibi en octobre 2018, a aussi obtenu celui de Shafqat et Shaguftah. Leur libération devrait intervenir cette semaine.

 World Watch Monitor

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