Le pape François a rendu, jeudi 5 janvier, un ultime hommage à son prédécesseur, Benoît XVI, mort samedi à 95 ans, à l’occasion des funérailles de l’ex-pontife allemand dans le cadre solennel de la place Saint-Pierre, à Rome, en présence de 50 000 fidèles auxquels se mêlaient chefs d’Etat et têtes couronnées.
« Benoît (…) que ta joie soit parfaite en entendant la voix [de Dieu], définitivement et pour toujours ! », a lancé le pape lors de son homélieprononcée depuis l’autel dominant la gigantesque esplanade devant la basilique.
Entouré de cinq cardinaux, le pape François, 86 ans, qui présidait la cérémonie des funérailles de son prédécesseur, est arrivé en chaise roulante devant l’autel placé sur la gigantesque esplanade sur laquelle a été déposé le cercueil en bois renfermant la dépouille de Joseph Ratzinger.La cérémonie, ponctuée de prières et de chants, a duré environ une heure vingt.
La messe, de rite latin et en plusieurs langues, était concélébrée par plus de 4 000 cardinaux, évêques et prêtres, mais son caractère exceptionnel résidait dans la présence d’un pape aux obsèques de son prédécesseur, une première dans l’histoire récente de l’Eglise.
Le cercueil de Benoît XVI a ensuite quitté la place Saint-Pierre sous les applaudissements des fidèles. Il doit être inhumé dans la crypte où reposait le prédécesseur du pontife allemand, Jean Paul II, jusqu’à sa béatification, en 2011, date à laquelle son cercueil a été déplacé. Lire notre nécrologie : Benoît XVI, premier « pape émérite », théologien conservateur devenu pontife malgré lui, est mort
De nombreux dirigeants présents
Conformément à la tradition, le cercueil en cyprès dans lequel repose Benoît XVI contient des pièces de monnaie et des médailles frappées pendant son pontificat, son pallium (vêtement liturgique) ainsi qu’un texte décrivant brièvement son pontificat, placé dans un cylindre métallique. De lundi à mercredi, 195 000 fidèles sont venus à la basilique Saint-Pierre se recueillir devant la dépouille du théologien allemand. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Benoît XVI ou la renonciation
Seules deux délégations, l’Allemagne et l’Italie, ont été officiellement conviées par le Saint-Siège, mais de nombreux responsables politiques, dignitaires religieux et têtes couronnées du monde entier étaient présents. Parmi eux, le roi des Belges, Philippe, les présidents italien, polonais et togolais, l’ex-reine Sophie d’Espagne, ou encore Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur français. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’enterrement de Benoît XVI, moment de ralliement du monde conservateur
Plus d’un millier de journalistes de 30 pays ont été accrédités pour l’événement et 1 000 policiers mobilisés, ainsi que de nombreux volontaires de la protection civile italienne.
Brillant professeur de théologie, Joseph Ratzinger a été pendant un quart de siècle le strict gardien du dogme de l’Eglise à Rome à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi avant d’être élu pape en 2005. Son pontificat a été marqué par de multiples crises, à l’image du scandale des « VatiLeaks » en 2012, qui avait mis au jour un vaste réseau de corruption au Vatican. Joseph Ratzinger ayant renoncé à son ministère avant sa mort, ses funérailles suivront la liturgie réservée aux obsèques des papes, « avec quelques différences », a expliqué le porte-parole du Saint-Siège, Matteo Bruni.
Le Monde avec AFP