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Mariam Mossa Yacoub, 35 ans, se trouvait avec ses deux enfants dans la ville de Beni Mazar, (Égypte), quand un homme s’est mis à la harceler. Il s’agit de Rageb Abdullah, que Mariam et son mari connaissaient. Cet homme harcelait Mariam depuis au moins un mois. Il l’avait secrètement suivie juste avant le drame, qui a eu lieu vers 10 heures du matin.

Mariam et son fils Karas.

Déjà harcelée

«Il l’avait déjà harcelée, lui demandant son numéro de téléphone parce qu’il voulait avoir une relation avec elle», explique Youssef Rizk, le cousin de Mariam. «Cette fois, il a essayé de la faire monter de force dans son tuk-tuk. Elle a refusé et l’a menacé de le dénoncer à la police.»

Rageb Abdullah est alors entré dans une violente colère. Il a pris un couperet dans son tuk-tuk et a assassiné Mariam. Il a également tué le fils de la jeune femme, Karas, qui tentait de défendre sa mère. La fille de Mariam, âgée de 6 ans, Rimas, a réussi à quant à elle à s’enfuir et à se cacher. «Elle est traumatisée», raconte Youssef. «Elle ne peut pas dormir. Elle a tout vu. Elle ne peut pas oublier ce qui est arrivé à sa mère et à son frère, qu’elle a vus de ses propres yeux, tués devant elle.»

«C’est un terrible drame», déclare Ishaq Emil Sourial, prêtre de l’église que fréquentait la jeune femme. «Mariam était membre de l’église et tout le monde l’aimait. Elle servait à l’église et allait toujours à la messe et aux réunions de prière.»

Tuée à cause de sa foi

Rageb Abdullah, 37 ans, a été arrêté et a plaidé coupable pour les deux meurtres. Il est maintenu en détention dans l’attente d’une enquête plus approfondie.

Un militant des droits de l’homme en Égypte, qui ne peut être nommé pour des raisons de sécurité, affirme qu’il n’y a «aucun doute»: Mariam a été tuée en raison de sa foi. «L’autre raison pour laquelle elle a été tuée est qu’elle était une femme: il voulait avoir une relation avec elle, mais elle a refusé.» Il ajoute:

«La personne qui a tué Mariam savait que les chrétiens coptes n’ont aucun droit en Égypte. Il y a eu de nombreux crimes contre les chrétiens, donc il s’est senti libre de perpétrer cette attaque.»

Culture d’impunité

Ce drame est révélateur de l’inégalité des droits entre musulmans et chrétiens en Égypte: «Les chrétiens sont faibles et les gens peuvent faire n’importe quoi contre eux, car ils ne seront pas punis. Si la justice était équitable entre musulmans et chrétiens, cet incident n’aurait pas eu lieu», explique ce défenseur des droits de l’homme.  

De nombreux chrétiens coptes d’Égypte sont ébranlés et désemparés suite à l’assassinat de Mariam et de son fils. Ils craignent que le meurtrier ne soit libéré sans inculpation et réclament justice. Habituellement, les autorités locales ont recours à des «sessions de réconciliation» pour résoudre un conflit. Ce qui signifie que les agresseurs musulmans sont souvent laissés en liberté. Il en résulte une culture de l’impunité pour les violences commises contre les chrétiens.

Le drame a eu lieu en Haute-Égypte où les chrétiens sont particulièrement victimes de cette inégalité face à la justice. Le gouvernorat de Minya dont dépend la ville de Beni Mazar est la zone de Haute-Égypte où les attaques contre les chrétiens sont les plus fréquentes.

Les femmes chrétiennes, en particulier dans les zones rurales, sont la cible de groupes islamiques radicaux et il n’est pas rare qu’elles soient enlevées pour être converties, pour obtenir une rançon ou être mariées de force.

En 2020, 8 chrétiens ont été tués pour leur foi en Égypte et un autre incident tragique a eu lieu le mois dernier: Girgis Nan Yacoub, 32 ans, a été retrouvé mort un mois après avoir été enlevé. Il était diacre dans son église.

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