Quand Nadiv Schorer était adolescent, assister aux mariages de ses frères et sœurs lui procurait toujours un sentiment d’amertume. Quand il a réalisé qu’il était attiré par les hommes, il s’est rendu compte que la communauté modern orthodox dans laquelle il évoluait ne lui laisserait aucune place, en tant qu’homosexuel.
« Je me souviens comprendre que je n’aurais jamais tout cela », a-t-il confié. « Et c’était très difficile pour moi. »
Et pourtant, il y a quelques mois, Schorer s’est tenu, aux côtés de celui qui est devenu son mari, Ariel Meiri, sous la ‘houppa, lors d’une cérémonie pas bien différente de celles de ses frères et sœurs. Le rabbin Avram Mlotek, qui dirige une organisation pour les jeunes actifs juifs à New York, officiait pour la toute première fois à un mariage homosexuel.
« Si le couple choisit de vivre une vie juive, de construire une maison juive et d’élever des enfants juifs, notre rabbinat traditionnel doit saisir l’opportunité d’accueillir et de travailler avec ces familles aux moments les plus précieux du cycle de la vie. Si nous ne le faisons pas, en refusant à ces couples leur lien d’appartenance légitime, nous risquons de les éloigner davantage, qu’ils tombent dans un abîme de marginalité religieuse », avait écrit le rabbin l’an dernier, expliquant sa décision d’accepter de marier des couples de même sexe.Le rabbin Avram Mlotek, au centre, célèbre son premier mariage homosexuel, en février 2020. (Crédit : Mlotek via JTA)
Mlotek fait partie d’un ensemble de rabbins, de plus en plus nombreux, à rompre les rangs et à pratiquer des mariages qui étaient, jusqu’à récemment, impensables dans le monde juif orthodoxe. La Jewish Telegraphic Agency a pu identifier dix rabbins qui ont reçu leurs ordinations dans le milieu orthodoxe et qui ont officié ou acceptent d’officier à des cérémonies de mariage homosexuel. Même si c’est relativement peu, ce chiffre représente un changement radical dans la communauté orthodoxe, qui se définit par son adhésion stricte à la loi religieuse et où, il y a dix ans, il aurait été impossible de trouver un rabbin disposé à marier deux hommes ou deux femmes.
« Je pense que pour la plupart des rabbins orthodoxes, l’interdiction dans la Bible et dans les travaux halakhiques était, d’une certaine manière, insoluble », a expliqué Jonathan Sarna, professeur d’histoire juive américaine à l’université Brandeis, en référence à l’interdiction du rapport sexuel entre hommes. « Mais nous observons un changement d’attitude, ce qui me semble très important. »
Parmi les rabbins identifiés par la JTA, on retrouve d’éminentes personnalités, notamment le rabbin Asher Lopatin, ancien directeur de la yeshiva orthodoxe libérale Yeshivat Chovevei Torah, qui avait dit qu’il « envisagerait favorablement » de célébrer un mariage gay si l’occasion se présentait.
« Le judaïsme auquel je crois, qui est celui que Dieu nous a donné, à mon avis, est un judaïsme qui se soucie des gens, répond à leurs besoins, leur donne un sens et la loi juive et la tradition juive doivent s’y atteler », explique Lopatin, qui dirige une synagogue modern orthodox près de Detroit et est à la tête du Jewish Community Relations Council de Detroit.
À part Mlotek et Lopatin, Daniel Atwood, Elie Friedman, Gabe Greenberg, Steven Greenberg, Daniel Landes, Sarah Mulhern, Aaron Potek et Shmuly Yanklowitz pratiquent des cérémonies pour des mariages homosexuels
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La yeshiva Chovevei Torah, située au sein de l’institut hébraïque de Riverdale à New York, a été fondée en 2000 par le rabbin Avi Weiss. (Crédit : Yeshivat Chovevei Torah/JTA)
Certains ont été ordonnés rabbins à la Yeshiva University, l’école rabbinique modern orthodox qui a récemment refusé la formation d’un groupe étudiant LGBTQ. D’autres ont été ordonnés par Yeshivat Chovevei Torah, qui a été au cœur d’une controverse l’an dernier après avoir refusé d’ordonner un étudiant gay. Cet étudiant, Atwood, a été ordonné par le rabbin Landes, tout comme Mulhern, qui avait précédemment étudié dans une école rabbinique non affiliée.
Le judaïsme orthodoxe se caractérise par son interprétation traditionnelle de la loi juive, qui n’autorise ni le mariage ni les relations homosexuelles. Les positions sur le mariage homosexuel et l’acceptation des LGBTQ en général sont similaires dans le monde orthodoxe haredi plus conservateur, qui maintient une stricte séparation avec le monde laïc. Mais dans la communauté modern orthodox, où le mode de vie religieux cohabite avec le monde laïc, l’acceptation des LGBTQ s’est améliorée.
Certains rabbins affiliés à la communauté modern orthodox ont donc été amenés à conclure qu’il fallait réévaluer certaines interdictions, notamment le passage bien connu du Lévitique, traditionnellement interprété comme qualifiant les rapports entre hommes « d’abomination ».
« Je considère cette interdiction et l’ensemble des interdictions connexes comme un domaine du droit de la Torah qui est en tension avec d’autres valeurs de la Torah, notamment la valeur de toute vie et la valeur de sauver une vie. Compte tenu de ce que nous savons sur les taux de suicide dans la communauté gay, je pense que c’est très pertinent », a commenté le rabbin Gabe Greenberg, qui a célébré son premier mariage homosexuel l’année dernière.
Le nombre de rabbins orthodoxes qui officient lors de mariages homosexuels est amené à croître. Près de 45 rabbins ont participé à une session d’étude, qui a débuté en 2018, pour déterminer la façon dont les mariages homosexuels peuvent s’intégrer à un environnement orthodoxe. Les débats ont été animés par Torat Chayim, un groupe de rabbins progressistes, dirigé par Yanklowitz, qui n’a pas encore uni de couple homosexuel, mais se dit « très ouvert’ à l’idée de le faire.
« C’est une question en mouvement dans la communauté juive et la communauté orthodoxe. Dans le monde orthodoxe progressiste, on y est réceptif », a dit Yanklowitz.
Bien que le courant orthodoxe soit loin derrière les autres dénominations juives – qui autorisent toutes les mariages homosexuels et les rabbins queer – les LGBTQ sont de mieux en mieux acceptés au niveau communautaire, en particulier dans les synagogues modern orthodox, a déclaré le rabbin Zev Eleff, professeur associé d’histoire juive au Touro College qui fait des recherches sur le judaïsme orthodoxe américain.
« Il y a vingt ans, quand quelqu’un sortait du placard, qu’un homme voulait épouser un homme ou une femme épouser une femme, leur décision était assortie d’une décision de quitter l’orthodoxie. Désormais, s’ils ne seront probablement jamais présidents de leurs synagogues, ils peuvent toutefois se réconcilier avec le mode de vie axé sur la famille et trouver des solutions, dans certaines écoles orthodoxes et communautés modern orthodox« , a dit Eleff.
Le rabbin Benny Lau. (Autorisation)
Récemment, le rabbin Benny Lau, éminente figure du judaïsme orthodoxe israélien, a publié un communiqué qui semblait laisser de la place aux couples homosexuels qui souhaitent évoluer dans le monde religieux. Si le rabbin n’a pas donné de cadre pour la cérémonie du mariage, il estime que l’envie de convoler en justes noces et d’afficher publiquement sa relation ne doit pas être ignorée et que la loi juive n’interdisait pas aux membres de la communauté LGBTQ de fonder une famille.
Et pourtant, aucun groupe juif orthodoxe américain ne soutient les mariages homosexuels et les couples queer trouvent du soutien auprès de leurs amis ou de leurs familles.
« Est-ce-que la communauté modern orthodox est prête pour ça ? Nous avions près de 300 personnes à notre mariage, dont deux tiers issus de communautés orthodoxes de Cleveland, New York et Los Angeles. Nous savons que ce n’est pas le cas pour tout le monde, mais il est évident que certaines communautés orthodoxes sont prêtes à cela », a déclaré Jeremy Borison, qui a épousé un homme lors d’une cérémonie orthodoxe, où le rabbin Elie Friedman a officié il y a quelques mois.
L’un des défis auxquels font face les couples homosexuels désireux de se marier conformément à la tradition orthodoxe consiste à naviguer dans un rituel conçu pour des couples hétérosexuels. Dans un mariage juif traditionnel, deux témoins signent la ketouba, un contrat de mariage dans lequel sont stipulées les obligations du mari vis-à-vis de sa femme. Lors de la cérémonie des fiançailles, appelé kidouchin, le fiancé « acquiert » la fiancée en lui offrant une bague et en récitant une formule. Durant la cérémonie du mariage sept bénédictions, les nissouyin, sont récitées et la terminologie utilisée fait clairement référence à un homme et une femme.
Certains couples homosexuels choisissent de se rapprocher au maximum de ce format. Borison et son mari Michael Greenberg voulaient rester le plus traditionnel possible, et ont juste modifié les textes pour qu’ils fassent référence à deux mariés plutôt qu’à un marié et une mariée et ont rédigé deux ketoubot, car le texte est unilatéral et prévoit l’acquisition d’un membre du couple par l’autre.
D’autres optent pour des modèles alternatifs, car ils estiment que la liturgie traditionnelle du mariage ne s’applique pas aux couples homosexuels.
« Nous voulions que ce soit un mariage juif traditionnel et nous voulions aussi que ce soit un hommage à nos identités queer et à la culture queer. Nous ne voulions pas faire quelque chose qui soit identique à un mariage hétérosexuel en changeant simplement les pronoms », a expliqué le rabbin Daniel Atwood au sujet de son mariage, en 2019, avec Judah Gavant.
Pour ce faire, le couple a travaillé avec son rabbin officiant Gabe Greenberg en se basant sur un modèle conçu quelques années auparavant par le rabbin Steven Greenberg, qui a annoncé son homosexualité après avoir été ordonné rabbin en 1983. En 2011, il a été le premier rabbin à avoir été ordonné dans le milieu orthodoxe à officier à un mariage homosexuel. (Les deux rabbins ne sont pas de la même famille.)
Dans la cérémonie conçue par Steven Greenberg, la ketouba a été remplacée par un chtar choutafout, un accord légal qui, historiquement, est utilisé dans les partenariats commerciaux. L’idée d’utiliser ce type de partenariat pour un mariage a été initialement soumise par Rachel Adler en 1999. Adler, rabbin réformée féministe, estimant que la terminologie d’une ketouba classique était sexiste. (Ces dernières années, de nombreux couples homosexuels ont suivi la voie d’Adler en organisant des cérémonies plus égalitaires.)
Steven Greenberg rédige le document avec le couple, pour coller au plus près à leur relation, et la lira à voix haute durant la cérémonie. Au lieu des kidouchin, qui imposent la monogamie et durant lesquelles le mari passe la bague au doigt de sa femme, Greenberg demande aux conjoints de se promettre l’exclusivité. Au lieu des traditionnelles cheva brakhot, Greenberg demande aux proches des marié(e)s de leur donner sept bénédictions de leur choix.
C’est la vision qu’avaient Sandy et Leana Tapnack pour leur mariage, en 2018.
« Nous voulions quelque chose qui prenne aux tripes comme les mariages orthodoxes auxquels nous avons assisté, sur le plan traditionnel. Mais nous ne voulions pas non plus jouer avec la halakha. Nous ne voulions pas faire comme si les choses relevaient de la halakha quand ce n’était pas le cas. Cela ne nous semblait pas authentique, et nous ne voulions pas nécessairement avoir l’impression d’inventer quelque chose », a raconté Leana Tapnack.Leana Tapnack, à gauche, avec sa femme Sandy. Elle a préparé, avec le rabbin Sarah Mulhern une cérémonie de mariage proche de la cérémonie traditionnelle. (Crédit : Gulnara Samoilova via JTA)
Mulhern a réfléchi avec le couple pour concevoir une cérémonie avec un mécanisme de « double vœu » – chaque femme promet à son épouse d’être monogame – plutôt que la traditionnelle bénédiction des kidouchin. Puis a eu lieu une version modifiée de la cérémonie des cheva brakhot.
« Cela ressemblait, sur le plan esthétique, à un mariage juif traditionnel « , décrit Mulhern.
La façon dont les couples conçoivent leurs cérémonies est source de tension quant à la façon dont le changement se produit dans le monde orthodoxe – à savoir si la tradition peut être adaptée ou doit être repensée.
« Je respecte les personnes qui font autrement et chacun est en droit de faire ce qui le met à l’aise, mais je considère que c’est un pas dans la mauvaise direction, parce que cela correspond à l’égalité dans la séparation », a dit Michael Greenberg, dont le mariage avec Borison a été organisé de façon à rester au plus proche de la tradition. « C’est ne pas reconnaître formellement un mariage gay comme un mariage, ils disent que c’est autre chose… Ils utilisent le mécanisme halakhique d’un partenariat [chtar choutafout] pour donner une sorte de validité halakhique ou de mécanisme halakhique à un mariage gay, mais ce n’est pas un mariage juif [traditionnel] ».
Friedman, le rabbin du mariage du couple, a déclaré que la seule chose qui comptait, c’était la validité juridique d’un mariage juif.
« La cérémonie en elle-même, et l’engagement envers l’autre, envers Dieu et envers tous ceux pour qui cela compte, se suffit a elle-même », juge Friedman, qui a parlé de son expérience d’homosexuel dans des environnements juifs orthodoxes. « Même si nous laissions à Hashem la question de savoir quel était le véritable sens halakhique de tout cela, c’est comme ça que nous voulions procéder. »Des couples gay se préparent pour un mariage à Tel Aviv, le 4 juin 2019 (Crédit : AP/Oded Balilty)
Tous les rabbins progressistes ne sont pas sur la même longueur d’onde lorsqu’il est question de mariages homosexuels, même quand ils estiment que les Juifs queer doivent être inclus dans les communautés orthodoxes.
Eleff, le professeur de Touro College, a assuré que si les personnes queer sont de plus en plus acceptées dans le monde mordern orthodox, le mariage va tout de même peut-être un peu loin pour certains.
« Cela va au-delà des limites de la façon dont la communauté modern orthodox négocie pour concilier halakha et modernité », dit-il. « Cela envoie le message que la décision de concilier halakha et sensibilités modernes, et l’orthodoxie moderne a contourné cela. Elle ne tolère pas les prises de décisions halakhiques agressives. »
La communauté du rabbin Gavriel Bellino, Sixth Street Community Synagogue à New York, accueille des membres queer et a coorganisé un Shabbat plein avec Eshel, un groupe de soutien pour les juifs orthodoxes LGBTQ. Et pourtant, Bellino ne voit toujours pas comment le judaïsme orthodoxe peut prévoir un mariage homosexuel.
« Je me sens limité par les mécanismes de la loi juive, je n’ai connaissance d’aucun mécanisme me permettant d’officier à un tel mariage », a-t-il dit. « Mon moi laïc et progressiste est très favorable à la légalisation du mariage homosexuel, mais dans un contexte religieux, je ne peux pas les pratiquer. »
Cela signifie que certains Juifs queer, qui ont grandi dans le milieu orthodoxe, se dirigent vers d’autres courants dès lors qu’ils veulent se marier.
« De nombreux Juifs orthodoxes LGBTQ demandent à leurs amis d’officier à leurs mariages, ou à des rabbins d’autres courants. Rares sont les rabbins orthodoxes qui vont officier à des cérémonies d’engagement – il y en a très peu. Et si c’est agréable d’avoir un rabbin aux commandes, je ne pense pas que c’est nécessaire et pendant des années, les gens se mariaient sans rabbin », a expliqué Myriam Kabakov, directrice exécutive d’Eshel. Kabakov a elle-même officié à deux mariages homosexuels pour des couples orthodoxes et a prodigué ses conseils à d’autres couples.
Les communautés juives locales de la région de la baie de San Francisco témoignent de leur soutien à la communauté LGBTQ lors du défilé des fiertés de San Francisco. (Daniel Dreifuss/Flash 90/File)
Gedalia Robinson a demandé à un rabbin conservateur d’officier à son mariage avec son mari Caleb cette année. Bien que Robinson ait grandi dans un milieu profondément modern orthodox – il est le fils du rabbin Rabbi Menachem Penner, doyen de l’école rabbinique de la Yeshiva University – il dit être las de devoir se battre pour être accepté.
« C’était tout simplement éreintant. C’était comme tenter de lancer une corde de l’autre côté d’un ravin, pour créer un pont, comme lancer une corde très très lourde, très très loin, et se retrouver en face de quelqu’un qui n’a tout simplement pas tendu la main [pour l’attraper] », a-t-il décrit métaphoriquement.
Cette lutte a également incité certains rabbins orthodoxes progressistes à quitter ce milieu.
« Il y a si peu de personnes qui sont vraiment disposées à traiter ce problème à la source dans le milieu orthodoxe que j’ai décidé qu’à titre personnel, je n’avais pas besoin d’être affilié à un courant pour traiter de la question qui me tient le plus à cœur… à savoir comment pensons-nous que Dieu et la loi et les valeurs juives veulent que vivent les personnes nées homosexuelles », a indiqué le rabbin Aaron Potek, qui a été ordonné à la Yeshivat Chovevei Torah et qui a annoncé publiquement l’an dernier qu’il se distanciait du mouvement orthodoxe.
Potek a rapporté avoir vu des collègues tenter d’inclure des personnes LGBTQ dans leurs communautés subir des pressions et appelées à « prouver leur orthodoxie » après que détracteurs, au sein de la communauté, les ont accusés de s’éloigner des valeurs orthodoxes. « Cette lutte ne m’intéressait pas », a expliqué Potek, qui travaille à la synagogue non affiliée Sixth & I et doit célébrer son premier mariage homosexuel cette année.
D’autres sont plus confiants quant à la création de communautés orthodoxes plus inclusives.
« Certains rabbins orthodoxes se sentent désormais assez en confiance dans le système halakhique du judaïsme orthodoxe pour traiter ces questions avec empathie et avec assez de réflexion pour apporter des réponses à une situation déchirante », a dit le rabbin Daniel Landes.Le rabbin Daniel Atwood,reçoit son ordination rabbinique du rabbin Daniel Landes, à Jérusalem, le 26 mai 2019. (Crédit : Sam Sokol/JTA)
Landes, le rabbin de Jérusalem qui a ordonné Atwood, l’étudiant de Yeshivat Chovevei Torah ouvertement gay qui s’est vu refuser le titre, est également en train de procéder au changement. En juillet, il avait dit qu’il n’était pas prêt à officier à des mariages homosexuels. En septembre, il avait changé d’avis.
« Je ne fais que les mariages des étudiants. L’occasion de faire un mariage homosexuel ne s’est pas présentée, mais, si nous parvenons à nous mettre d’accord sur une liturgie appropriée, c’est envisageable’, a-t-il fait savoir dans un e-mail. « Je ne tourne pas le dos à mes étudiants. »
Il dit qu’il est encore en train de déterminer à quoi ressembleraient une cérémonie et une décision juridique sur la question.
« La logique halakhique est nécessaire et elle est tout à fait possible, car Dieu ne peut pas avoir créé un monde qui plonge certains de ses habitants dans la faute, sans que nous puissions les en sortir », a-t-il indiqué. « Comment y arriver ? Je pense avoir une idée. »
Ce type de raisonnement a permis à des Juifs queer comme Schorer de se marier et de s’imaginer un avenir dans le monde orthodoxe.
« Le jour de notre mariage a été le jour le plus chargé spirituellement et émotionnellement que j’ai jamais vécu », témoigne Schorer, qui fréquente une synagogue orthodoxe avec son mari. « Et réaliser que je pouvais vivre en étant mon véritable moi, et d’épouser l’homme que j’aime d’une façon qui nous semblait appropriée – juive et traditionnelle – tout cela m’a semblé juste. »
Time Of Israel