Côte d’Ivoire : Sompohi Baya, l’artiste qui fait dialoguer les cultures et les religions à travers la Gothimascologie

Rédaction Alleluia Event
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Inventeur de la Gothimascologie, Sompohi Baya s’impose comme une figure majeure de l’art contemporain ivoirien. De la Côte d’Ivoire aux États-Unis, son parcours illustre la puissance de la création comme langage spirituel et outil d’unité.

Un parcours façonné par l’art

Originaire de la région des 18 Montagnes, Sompohi Baya hérite du talent de son père. Très tôt, il quitte son village pour Abidjan, où il affine son art au Bureau de Construction et d’Équipements (BCE), puis à la CARENA, avant d’intégrer l’École des Beaux-Arts (aujourd’hui INSAAC).

Formé par de grands maîtres, dont le professeur Georges Niangoran Boua, il se distingue par son talent et sa détermination. Mais un renvoi inattendu bouleverse sa trajectoire.

C’est au Plateau, lors d’une soirée où il réalise des portraits à la chaîne pour 1 000 francs CFA, que son génie éclate. Sa virtuosité attire l’attention de mécènes européens, ouvrant la voie à une carrière internationale.

De l’Europe aux États-Unis, un artiste en mission

En 1983, une bourse le conduit en Italie, où son style s’affine et gagne en reconnaissance. Plus tard, en Norvège, il intègre l’Académie des Arts et devient enseignant à l’École Normale Supérieure des professeurs d’art d’Oslo.

Diplômé, il rentre en Côte d’Ivoire pour enseigner au lycée Pierre Gadié de Yopougon, avant de s’envoler pour les États-Unis en 2005. Là, la Gothimascologie séduit les milieux universitaires : “J’avais 1 000 dollars pour une heure de cours”, confie-t-il.

Le retour aux sources

Après vingt ans passés à l’étranger, Sompohi Baya revient au pays, animé par le désir de transmettre. À Yopougon Gandhi, il fonde l’Univers-Cité Sompohi Bay’arts, un espace de formation dédié à la Gothimascologie – une discipline qu’il décrit comme “l’inverse du masque, reflet des forces spirituelles universelles”. Pour l’artiste, l’art est un langage sacré, une passerelle entre les peuples et les croyances.

L’art comme langage universel

Ambassadeur de la paix universelle et ancien président de la CEI à New York, Sompohi Baya puise dans les symboles — étoiles, croissants, masques et formes géométriques — pour bâtir une esthétique à la fois spirituelle et humaniste. “Le masque est plus vieux que le monde”, aime-t-il rappeler.

Aujourd’hui, dans son atelier entouré de ses œuvres, il prépare de nouvelles expositions avec la même ferveur. Fidèle à sa mission, Sompohi Baya veut faire de l’art une science de la ressemblance et un vecteur d’unité universelle.

Ethan N’Gue.

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