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Les Etats-Unis vont prendre des mesures “immédiates” contre des organisations liées au mouvement BDS de boycottage d’Israël, jugé “antisémite”, a déclaré jeudi à Jérusalem le secrétaire d’Etat Mike Pompeo. Le BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) est une campagne mondiale de boycott économique, culturel ou scientifique d’Israël, visant à obtenir la fin de l’occupation et de la colonisation israéliennes des Territoires palestiniens. “Aujourd’hui, je veux annoncer (…) que nous allons considérer la campagne mondiale BDS anti-Israël comme antisémite”, a déclaré M. Pompeo lors d’un point de presse avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. “Nous prendrons des mesures immédiates pour identifier des organisations impliquées dans la campagne de haine menée par le BDS et retirer le soutien américain à ces groupes”, a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, il a ensuite précisé qu’il s’agirait d’identifier les organisations dont les activités visent à “pénaliser ou limiter des relations commerciales avec Israël spécifiquement, ou avec des personnes faisant des affaires en Israël ou dans tout territoire contrôlé par Israël”. “Le département d’Etat examinera l’usage de ses propres fonds pour vérifier qu’ils ne sont pas utilisés pour soutenir la campagne mondiale BDS”, a-t-il poursuivi.

En février, M. Pompeo avait accusé l’ONU de “faciliter” la campagne du BDS après la diffusion d’une liste de sociétés opérant dans les colonies israéliennes, considérées comme illégales par le droit international.

La colonisation par Israël de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est annexée s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, mais elle s’est accélérée sous l’impulsion de Benjamin Netanyahu et avec la bienveillance de son allié à Washington, Donald Trump. Les soutiens du BDS s’appuient sur l’exemple de l’Afrique du Sud, affirmant que le boycott du pays a permis de mettre fin au régime d’apartheid.

Israël accuse cette campagne d’antisémitisme et de remettre en cause l’existence même de l’Etat hébreu, ce que le mouvement dément. Jeudi, l’antenne du BDS en Cisjordanie occupée a affirmé “rejeter toutes les formes de racisme, dont l’antisémitisme”, accusant l’administration Trump “d’essayer de discréditer le mouvement”.

Conformément à une loi en vigueur depuis 2017, Israël interdit l’entrée sur son territoire à des étrangers accusés de soutenir la campagne BDS. En novembre 2019, le représentant local de l’organisation Human Rights Watch (HRW) Omar Shakir, qui nie tout lien avec le BDS, était devenu la première personne à être expulsée d’Israël en vertu de cette loi.

HRW avait dénoncé une expulsion, qui ressemblait selon elle, au traitement que lui réservent des pays comme l’Egypte, la Syrie ou la Corée du Nord. Jeudi, l’organisation a estimé que “l’administration Trump sape le combat commun contre le fléau de l’antisémitisme en l’assimilant aux plaidoyers pacifistes des boycotts”. “L’administration Trump ne devrait pas essayer de vilipender en place publique des groupes parce qu’ils soutiennent des boycotts”, a affirmé dans un communiqué Eric Goldstein, directeur de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW.

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