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«Cette modification de notre Constitution, qui intervient à quelques jours des élections législatives, est manifestement source de division, source d’incompréhension», a réagi Mgr Benoit Alowonou, président la Conférence épiscopale du Togo. S’exprimant au nom de ses pairs dans un entretien accordé à Vatican News, l’évêque a dit sa «grande tristesse» après l’adoption, en seconde lecture par le parlement togolais, d’une nouvelle Constitution qui fait passer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire. «Notre pays a besoin d’apaisement et de vérité. Le peuple togolais a plutôt besoin d’unité», a déclaré Mgr Alowonou.

Dans une déclaration en date du 26 mars 2024, la Conférence épiscopale du Togo a manifesté son inquiétude par rapport à la nouvelle Constitution adoptée une première fois le 25 mars par les députés. Les évêques togolais avaient invité le président de la République Faure Gnassingbé à surseoir la promulgation de cette nouvelle constitution. Mais le chef de l’État a renvoyé le texte pour une seconde lecture au parlement qui l’a adopté à l’unanimité, vendredi 19 avril 2024.

En faisant basculer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, la nouvelle Constitution acte la disparition de l’élection du président de la République au suffrage direct, dont la prochaine était prévue en 2025. Au Togo, ce sont les députés qui éliront désormais le chef de l’État pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. Plusieurs leaders de l’opposition réunis au sein du Front “Touche pas à ma Constitution“, ont dénoncé un «coup d’État constitutionnel».

«Notre demande pour être observateur a été refusée»

L’adoption de cette constitution intervient à quelques jours des élections législatives et régionales prévues le 29 avril 2024 et dont la campagne a démarré dimanche 21 avril. Afin de «contribuer à la transparence des élections chez nous», explique le président de l’épiscopat togolais, la commission justice et paix de l’Église catholique avait fait la demande de faire partie des observateurs. «Notre demande a été refusée par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), selon elle, pour absence de preuve de source de financement dans notre dossier», a expliqué l’évêque de Kpalimé. «Puisque nous n’avons pas à justifier l’injustifiable, l’Église ne peut être comptée parmi les observateurs. Toutefois nous ne désespérons pas» a-t-il ajouté.

Pour plus de justice, de vérité et de Dialogue.

Au regard du déroulement des événements, les évêques togolais exhortent les autorités politiques de leur pays à être à l’écoute du peuple pour son bien dans la justice, la vérité, le dialogue et la paix dans le pays, tout en évitant «toute situation de division».

«Le peuple togolais a plutôt besoin de paix et d’unité» a soutenu le président de la Conférence épiscopale togolaise, qui a réitéré l’appel de l’Église à être à l’écoute de «l’aspiration de notre peuple à plus de justice, de vérité et de paix». Mgr Alowonou, a exhorté les fidèles et tous les croyants à la prière fervente afin que le Saint-Esprit puisse inspirer aux dirigeants des bonnes actions pour le bien du pays.

V.N

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