Depuis plusieurs jours, Caritas Nouadhibou en Mauritanie s’active à secourir des migrants naufragés provenant de certains pays africains. Dans un entretien accordé à Vatican News, le Père Florian Pachel nous en parle.
Pour le Père Florian Pachel, originaire de la République du Congo et responsable de Caritas Nouadhibou en Mauritanie, aucune semaine ne passe dans cette ville sans des situations de naufrage. Cette situation tragique touche les migrants, en majorité des jeunes venant du Mali, du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée Conakry, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, ou encore du Congo estimant n’avoir aucun avenir chez eux et espérant gagner l’Europe via la Mauritanie.
Avec la pandémie de la Covid19, qui a impacté négativement des activités des migrants sur le plan social et économique, et à cause des difficultés liées à la pandémie, nous assistons à un phénomène migratoire accéléré.
Caritas Nouadhibou tend la main aux migrants naufragés
Caritas Nouadhibou se donne pour mission de secourir tous ces jeunes. En cas de naufrage, Caritas est souvent contactée par les services de la migration locale. Avec les moyens de bord, dont un véhicule qui n’est pas en bon état, les membres de cette Caritas paroissiale se précipitent pour secourir les migrants naufragés.
Pour le Père Pachel, « ce sont nos frères, ce sont nos sœurs, ce ne sont pas des criminels, mais des personnes en quête de sécurité. Les membres de la Caritas arrivent à les secourir, en leur tendant la main et le mettent à l’abri». Quand ils sortent de l’eau, ayant passé plus d’une semaine en mer, ils sont déshydratés, fatigués et épuisés, sans manger ni boire. La Caritas leur fournit une aide essentielle : de l’eau à boire, un repas chaud, une couverture pour se protéger contre le froid ; et puis de leur apporte une assistance sanitaire, avec l’aide la Croix Rouge.
Encourager la migration régulière
Malgré que Caritas est une structure qui respecte la loi de la libre circulation, fait remarquer le Père Pachel, Son travail est celui de sensibiliser les jeunes africains au drame de la migration irrégulière, en leur présentant les dangers encourus par d’autres qui ont tenté la même aventure. Aussi, Caritas Nouadhibou propose des formations professionnelles en cuisine, en informatique, en pâtisserie, en comptabilité, des ateliers de couture et de peinture, des cours de langue etc. sanctionnés par un brevet permettant de trouver du travail et de s’intégrer en Mauritanie.
Bonne collaboration entre chrétiens et musulmans
À en croire le Père Pachel, en Mauritanie, il y a un islam tolérant. Caritas y est bien accueillie et ses activités sont d’ordre social, éducatif et culturel bénéficient aussi bien aux migrants qu’à la population locale. «Les chrétiens se sentent en sécurité et n’ont pas de problème à Nouadhibou», témoigne le Père Pachel.
Appel à porter attention aux migrants
Le Père Pachel lance un appel vibrant à tout organisme et à toute personne de bonne volonté de porter une attention aux migrants. Il fait en outre un plaidoyer pour le respect de l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui accorde à toute personne le droit de se déplacer librement.
Les migrants dans le cœur du Pape
Après la prière de l’Angélus du dimanche 28 novembre 2021, premier dimanche de l’Avent, le Pape François avait également évoqué la situation douloureuse que rencontrent les migrants dans leur tentative de recherche d’un avenir meilleur. Le Saint Père avait particulièrement exprimé sa douleur pour ceux qui sont morts ces derniers jours dans le Canal de la Manche, ceux qui sont coincés aux confins du Bélarusse et de ceux qui se sont noyés en Méditerranée. En exprimant sa proximité, le Pape avait assuré ses prières aux migrants qui se trouvent dans cette situation de crise et manifesté sa gratitude « à toutes les institutions, catholiques et non catholiques, ainsi qu’à tous ceux qui sont engagés pour soulager leur souffrance ».
Vatican News