D’éminents chrétiens et militants des droits de l’homme ont exhorté l’administration président Joe Biden à mettre fin aux sanctions américaines contre la Syrie qui, selon eux, ont contribué à la famine et à la pauvreté de ses citoyens. Dans des lettres envoyées en fin de semaine dernière au président Biden et au Premier ministre britannique Boris Johnson, les signataires exhortent les dirigeants mondiaux à “aider les Syriens à atténuer une crise humanitaire, qui cause de profondes souffrances à la population civile et menace une nouvelle vague d’instabilité au Moyen-Orient.”
John Eibner, président international de l’ONG chrétienne Christian Solidarity International, a transmis la lettre signé par 90 personnalités chrétiennes, diplomatiques, militaire, législatif…à Biden dans un appel pour mettre fin aux « sanctions économiques américaines qui tuent, déplacent, appauvrissent et endommagent psychologiquement les civils syriens ». Rappelons qu’en mai 2011, les États-Unis ont ordonné des sanctions contre le gouvernement syrien en réponse aux violations des droits humains.
Dans la lettre envoyée à Johnson, les signataires exhortent le Premier ministre à agir en: «1) En approuvant la recommandation du Rapporteur spécial des Nations Unies; 2) Mettre fin aux sanctions du secteur économique du Royaume-Uni contre le peuple syrien; 3) Protéger les citoyens et les institutions britanniques de la coercition des sanctions secondaires extraterritoriales et extrajudiciaires des États-Unis. »
Les sanctions mentionnées dans la lettre à Johnson ont été imposées par le gouvernement américain le 17 juin 2020, dans le cadre de la loi César Syria Civilian Protection Act de 2019, a rapporté le Washington Times. La loi a été « nommée d’après un photographe militaire syrien qui a fait passer en contrebande 55 000 images numériques des destructions causées par la guerre civile».
Le 30 septembre 2020, pour tenter d’évincer Assad, le Trésor américain et les départements d’État ont mis sur la liste noire les principaux responsables syriens et “des financiers présumés, y compris le gouverneur de la banque centrale et un chef du renseignement”, a rapporté le Wall Street Journal à l’époque.
Selon les estimations de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, 585 000 personnes ont été tuées dans la guerre qui a débuté en mars 2011. En 2010, la Syrie comptait 21,4 millions d’habitants. En raison de la fuite et de la mort des réfugiés, le pays compte désormais une population de 17,7 millions d’habitants, selon la World Population Review.