Ce sont les derniers mots que Kande Munda a adressé à sa famille. Il a été assassiné le 7 juin dernier, simplement parce qu’il suivait Jésus.
Aujourd’hui, Bindu pleure la mort de son mari Kande. Elle vit désormais cachée avec leurs deux enfants. Des personnes impliquées dans l’assassinat ont contacté sa famille. Elles demandent à Bindu de retourner au village et lui promettent sa sécurité, mais il est probable qu’elles aient l’intention de la tuer, elle et ses enfants. Après les funérailles de Kande, le père de Bindu l’a encouragée à quitter sa foi afin d’assurer sa survie. Mais elle a répondu:
«Je vivrai pour Jésus et je mourrai pour Jésus, mais je ne reviendrai jamais en arrière.»
Une persécution terrifiante
Kande Munda était maçon de profession. Lui et sa famille ont été persécutés et discriminés à plusieurs reprises en raison de leur foi, même par ses propres frères et d’autres membres de sa parenté. La communauté locale exigeait de Kande qu’il verse de fortes sommes d’argent. En 2018, la persécution a pris une tournure terrifiante. Les villageois criaient régulièrement des menaces de mort à Kande pour qu’il quitte le christianisme. Et lorsque sa belle-mère, qui n’était pas chrétienne, est venue au village, elle a été violée pour décourager la famille de suivre Jésus. Kande et Bindu ont vécu ainsi sous pression pendant deux ans, puis ils ont envisagé de partir pour se mettre en sécurité.
Une fuite éperdue
Le 7 juin, lors du dîner, ils parlaient justement de leur départ. Soudain, une foule s’est massée devant leur maison, demandant à Kande de sortir. À ce moment-là, il savait que sa vie était en danger et que ces gens avaient de mauvaises intentions. Bindu se souvient:
«Il m’a assuré de rester fort et de ne jamais abandonner sa foi en Jésus même s’ils le tuaient.»
Il fallait fuir. Vite! Alors que la famille tentait de s’échapper, Kande a été pris. Bindu et les enfants ont réussi à s’enfuir par l’arrière de la maison. Elle a essayé de se rendre chez les parents de Kande, mais personne ne voulait l’aider.
Kande a été emmené dans un endroit isolé, loin du village. Il a ensuite été brutalement frappé par un groupe d’hommes en colère jusqu’à ce qu’il meure. Ses propres frères ont été impliqués dans le meurtre. Pendant ce temps, Bindu a couru de maison en maison pour chercher de l’aide, qui lui a été refusée.
Le lendemain, le corps de son mari a été retrouvé dans une clairière. Personne n’a signalé le drame à la police. Bindu est allée faire un rapport à la police locale qui n’a pris aucune mesure, soudoyée par les personnes impliquées dans le lynchage. L’affaire a été classée comme un cas de conflit de propriété et aucun coupable n’a été arrêté.
Le meurtre a eu lien en pleine crise du Covid-19, laquelle affecte particulièrement les chrétiens qui sont souvent exclus de l’aide humanitaire en raison des persécutions subies.
Portes Ouvertes.