Des milliers de chrétiens sont emprisonnés en Érythrée, sans avoir été jugés, parfois depuis plus de 10 ou 15 ans.
Depuis 2002, des milliers de chrétiens ont été arrêtés par vagues et emprisonnés sans procès. Leurs conditions de détention sont épouvantables et les durées d’emprisonnement indéterminées…
Des milliers de chrétiens emprisonnés
Un responsable de Portes Ouvertes pour l’Afrique de l’Est constate:
«Le gouvernement poursuit sa politique de répression des chrétiens. La pression que subit l’Eglise s’est encore renforcée en 2021. La pandémie a servi de prétexte au gouvernement pour étendre son contrôle et surveiller encore plus étroitement les églises.»
4 dénominations religieuses sont reconnues: Églises catholique, orthodoxe et luthérienne, et islam sunnite. Les Érythréens qui appartiennent aux autres dénominations risquent des descentes de police, arrestations, emprisonnement sans procès, la maltraitance, torture, détention dans des cellules surpeuplées… ou des conteneurs métalliques.
Un appel de l’ONU à libérer les chrétiens emprisonnés avait été lancé au printemps dernier.
Certains depuis plus de 15 ans
Parmi les chrétiens emprisonnés pour leur foi, 8 responsables d’église sont derrière les barreaux depuis plus de 10, voire plus de 15 ans. Ils sont quasiment tous détenus dans la terrible prison de Wongel Mermera à Asmara, la capitale.
Haile Naigzhi, Kiflu Gebremeskel, Meron Gebreselasie et Kidane Weldou sont tous des pasteurs évangéliques pentecôtistes, membres des Églises du Plein Évangile. Haile et Kiflu ont été arrêtés fin mai 2004 et Meron le 3 juin 2004. Kidane, quant à lui a disparu en 2005: en voyant sa voiture vide et abandonnée, sa famille en a déduit qu’il avait été arrêté.
Cela fait plus de 15 ans qu’ils vivent dans des conditions de détention très dures qui ont des répercussions sur leur santé. Haile est dans un état précaire, Kiflu est conduit fréquemment à l’hôpital sous surveillance. On pense qu’il souffre d’hypertension et de diabète liés au stress de sa détention. Kidane est fréquemment conduit dans une clinique. Il souffre de problèmes ophtalmiques, conséquences d’un diabète lié à ses conditions de détention.
Mais les prisons érythréennes ne comptent pas que des évangéliques parmi ses détenus chrétiens. Des prêtres orthodoxes sont aussi incarcérés. Ils sont accusés d’avoir participé à un mouvement de renouveau au sein de l’Église orthodoxe. Futsum Gebrenegus, Gebremedhin Gebregiorsis et Tekleab Menghisteab ont tous été arrêtés en novembre 2004. Abune Antonios, quant à lui, est un ancien patriarche orthodoxe révoqué de sa fonction en 2007 et assigné à résidence. Il a aujourd’hui 94 ans et sa santé est précaire.
Emprisonnés sans procès, ils ne savent pas s’ils seront libres un jour.
Portes Ouvertes