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En plus de ces récipients vieux de 1 500 ans et créés dans l’Irak contemporaine, des centaines d’objets rares ont été trouvés chez ce résident de Ramat Shlomo soupçonné de trafic.

Trois bols « magiques » d’incantation, vieux de 1 500 ans, et des centaines d’autres artéfacts rares – certains remontant jusqu’à la période biblique – ont été saisis dans un appartement d’un quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem, selon un communiqué de presse qui a été diffusé lundi par l’Autorité israélienne des antiquités.

L’habitant de l’appartement est soupçonné de trafic d’antiquités.

Le commerce d’artéfacts volés est un délit pénal passible de sanction à hauteur de trois ans d’emprisonnement.

Pendant une perquisition conjointe dans cette habitation de Ramat Shlomo, l’unité de prévention des vols de l’Autorité israélienne des Antiquités, en coopération avec la police du district de Jérusalem, a retrouvé des centaines de pièces antiques, de la verrerie et des armements, a indiqué l’Autorité. Des documents qui ont été découverts dans l’appartement ont renvoyé les enquêteurs vers une maison de vente aux enchères située dans le centre d’Israël, où d’autres antiquités qui auraient été acquises illégalement ont été confisquées.

Parmi les découvertes rares faites dans ce logement, des incrustations de meuble en ivoire, rares et précieuses, qui étaient courantes au 9e et au 8e siècle avant l’ère commune et dont des exemplaires avaient été trouvées sur différents sites, notamment à Tel Megiddo et en Samarie. Selon le communiqué de presse, l’Autorité des antiquités pense que les artéfacts ont été sortis de terre lors de fouilles illégales entreprises en Samarie ou dans le nord d’Israël.

Les trois bols « magiques » avaient été fabriqués au 5e siècle et au 7e siècle, sur le territoire qui est aujourd’hui celui de l’Irak. Environ 3 000 récipients de ce type ont été trouvés jusqu’à aujourd’hui, et ces bols étaient utilisés par les Juifs et les non-Juifs à cette époque-là de la même façon.

Le professeur de l’université de Tel Aviv Matthew Morgenstern, expert en judéo-araméen babylonien et en mandéen classique qui lui-même photographié des centaines de bols d’incantation et qui a publié de nombreux articles universitaires sur le sujet, a expliqué au Times of Israel que de tels bols portaient des inscriptions écrites en plusieurs dialectes araméens babyloniens et qu’ils étaient installés dans les maisons à des fins de protection, posés à l’envers de manière à piéger les démons ou les entités malveillantes. Certains portaient même « une adresse » sur l’arrière du bol pour indiquer au propriétaire l’endroit où les placer, dit-il.

« Les bols juifs s’inspiraient largement de la tradition juive, ils comportaient des versets et ils contenaient même les plus anciennes attestations écrites dont nous disposons pour les textes juifs – comme la Mishnah ou les bénédictions », ajoute Morgenstern.L’un des trois bols « magiques » créés au 5e et au 7e siècles, dans l’Irak d’aujourd’hui, qui ont été saisis chez un trafiquant d’antiquités présumé à Jérusalem. (Crédit : Yoli Schwartz, Autorité israélienne des antiquités)

Le docteur Ohad Abudraham, chercheur en post-doctorat à l’université de Tel Aviv et spécialiste du mandéen (un dialecte issu de l’araméen), accepte de livrer ses impressions préliminaires au Times of Israël après avoir vu les photos des trois récipients. Les bols portent des inscriptions en araméen, mais il y a aussi des citations de la bible hébraïque en hébreu.

Selon Abudraham, les bols ont été écrits par un « magicien » professionnel qui devait vendre ses produits localement. Les magiciens, à l’époque, utilisaient des textes stéréotypés qu’ils adaptaient aux besoins individuels de leurs clients. Si le nom des clients était écrit sur les bols, le nom du magicien n’y figurait pas mais il est clair, explique Abudraham, que la majorité d’entre eux étaient Juifs. Les inscriptions sur environ deux tiers de tous les bols qui ont été retrouvés jusqu’à présent avaient été réalisées par des Juifs, dit-il, ajoutant que les chrétiens et les païens écrivaient, eux aussi, sur les récipients en utilisant leurs propres dialectes araméens.

L’un des bols saisis lors du raid de Jérusalem est au nom de Joshua ben (fils de) Perachiah, qui apparaît dans la Mishna, à Avot. L’incantation est fidèle au langage utilisé dans le guet, ou ordonnance de divorce. Néanmoins, au lieu d’un homme qui divorce de son épouse, le client divorce et exorcise ici son habitation de plusieurs groupes identifiés de démons destructeurs.Le docteur Ohad Abudraham, chercheur de l’université de Tel Aviv spécialiste du mandéen (un dialecte de l’araméen). (Crédit : Prof. Matthew Morgenstern)

Selon Abudraham, le texte d’exorcisme est écrit parallèlement à la formule qui est communément utilisée dans le guet. Il ordonne aux démons de toute sorte – notamment « à ceux qui apparaissent en plein jour et à ceux qui apparaissent dans les cauchemars » – de quitter les lieux. Le bol comprend les noms des anges Gabriel et Michel, très connus, ce qui amène Gabriel and Abudraham à en conclure que les inscriptions avaient été faites pour des clients juifs.

Sur un deuxième bol figurent aussi les noms d’anges – Michel, Raphael et d’autres – avec, à la fin, le nom divin de « el ». Y figure aussi une citation en hébreu des Psaumes, 121 ; 7 : « Dieu te gardera de tout mal » (Adonai yishmorkha mikol ra).Des artéfacts saisis chez un trafiquant d’antiquités présumé à Jérusalem. (Crédit : Yoli Schwartz, Autorité israélienne des antiquités)

Sur le troisième bol, au centre, un démon femelle aux cheveux longs et en bataille, les mains liées et entourée par un cercle. Un dessin très commun, dit Abudraham, qui note toutefois que d’habitude, les pieds aussi sont attachés. Il identifie le nom du client sur le récipient, Achai Bar Marganita (« Mon frère, le fils de Perle »), un nom courant chez les Juifs et chez les non-Juifs de l’époque.

De manière particulièrement intéressante, remarque Abudraham, les noms des clients étaient rédigés en référence à leur mère afin que que les royaumes des esprits sachent bien à qui ils devaient apporter leur protection.

Selon Amir Ganor, chef de l’unité des vols au sein de l’Autorité israélienne des antiquités, « en 2003, après la guerre en Irak, des milliers de ‘bols d’incantation’ volés ont commenté à entrer sur le marché international ».Des artéfacts saisis chez un trafiquant d’antiquités présumé à Jérusalem. (Crédit : Yoli Schwartz, Autorité israélienne des antiquités)

Selon le communiqué de presse de l’Autorité israélienne des antiquités, les enquêteurs ont découvert des produits chimiques permettant de restaurer de vieilles poteries sur les lieux et le suspect a probablement réparé les bols en vue d’une possible vente aux enchères.

« Les antiquités appartiennent à tous. Elles sont notre patrimoine. Des trafiquants d’antiquités encouragent les pilleurs à aller détruire des sites antiques pour trouver des objets à proposer à la vente sur le marché des antiquités. Au nom de la cupidité, ils pillent les sites d’antiquités, ils ôtent les objets qu’ils trouvent de leur contexte historique, obscurcissant en cela certaines parties de l’histoire humaine », a commenté Eli Eskosido, directeur de l’Autorité israélienne des antiquités.

« Chaque découverte, aussi petite qu’elle soit, peut nous permettre d’améliorer nos connaissances sur la vie juive à Babylone entre le 5e siècle et le 7e siècle – une période dont les témoignages tels que ces bols sont rares », a dit Morgenstern.

Time Of Israel

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