Les troubles se poursuivent et s’intensifient dans le Nord-Cameroun. Les villages chrétiens restent les cibles privilégiées des terroristes. Depuis le Nigéria, le groupe islamique Boko Haram a intensifié ses attaques. Ses combattants sèment la mort et la destruction dans les villages frontaliers du Nord-Cameroun. «Depuis le début de cette année il y a au minimum trois attaques par semaine», confirment des sources militaires.
Plus de 60 écoles fermées récemment
Ces écoles se trouvent dans la zone frontalière avec l’État de Borno au Nigeria, où le groupe Boko Haram est le plus actif. «Les enseignants ont fui et au moins 34.000 élèves ont été déplacés à l’intérieur du pays, forcés de fuir leurs villages» déclare le responsable régional de l’éducation. Yonas, un partenaire de Portes Ouvertes qui connaît bien le secteur, ajoute:
«La fermeture des écoles dans le Nord-Cameroun montre à quel point le pays est dépassé par le double défi de la pandémie et du militantisme islamique.»
Répondre présent, réconforter, aider
Avec l’attention du gouvernement tournée vers la lutte contre la pandémie, des extrémistes tels que le groupe Boko Haram profitent de l’opportunité pour étendre leurs opérations. Yonas s’inquiète:
«L’activité croissante des militants islamiques est particulièrement menaçante pour les communautés chrétiennes.»
Jeannette a vécu cette menace et en subit les conséquences. Son village, Makhoulahe, a été attaqué par 300 membres de Boko Haram. Elle raconte: «On m’a tiré dessus et je crois que j’ai évité trois balles. Je pensais me tenir à l’abri quand un des agresseurs m’a attrapée par derrière et m’a poignardée dans le cou. J’ai réussi à me libérer et à m’enfuir. Je suis arrivée en sang chez mon oncle.» Une équipe de Portes Ouvertes s’est rendue sur place au moment des funérailles des victimes de l’attaque et a rencontré Jeannette: «Ses émotions oscillaient entre le choc de la mort de son mari et le soulagement que son fils, Zagba, ait survécu. Elle semblait épuisée.»
Un équipier rapporte: «Nous n’avions rien à offrir à ces chrétiens en deuil, si ce n’est une prière et un message de solidarité de la part du corps mondial du Christ. Humainement, c’était peut-être trop simple. En fait, c’était une chose très profonde d’être avec eux ce jour-là, alors que Jeannette et d’autres chrétiens faisaient face à l’un des moments les plus difficiles de leur nouvelle réalité: dire un dernier adieu à leurs proches.»
Portes Ouvertes s’efforce de réconforter et d’encourager les plus vulnérables parmi les survivants de ces attaques. Cela se traduit par un soutien physique et spirituel en priant avec les personnes en deuil. La prière contribue à atténuer le traumatisme. Dès que possible, nos équipes reviendront avec un soutien concret pour aider ces familles à reconstruire leur vie.
Portes Ouvertes