Drame et espoir: alors que des bombes détruisent des églises et tuent des chrétiens au Soudan, un adolescent kidnappé est libéré au Nigéria.
La guerre civile qui sévit au Soudan depuis le 15 avril 2023 continue à faire des victimes collatérales. Dernières en date: le monastère des sœurs Salésiennes dans la capitale, à Khartoum, et une église utilisée à la fois par des communautés évangélique et épiscopalienne à Omdurman. Dans les deux cas, ces lieux de culte et de refuge chrétiens se sont trouvés pris entre les tirs de forces belligérantes opposées: celles de l’armée régulière d’Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapides (FSR) du rebelle Mohamed Hamdan Dogolo.
Dans le monastère, une bombe a explosé le 3 novembre, détruisant le premier étage du bâtiment Heureusement, les mamans et les enfants recueillis par les sœurs étaient au rez-de-chaussée. Un prêtre partage son soulagement:
«Nous ne pouvons pas imaginer le mal que ces explosions auraient causé si la bombe avait atterri au rez-de-chaussée!»
Pourtant, 23 personnes ont été blessées dans l’explosion de la bombe (4 adultes et 19 adolescents). De plus, l’asile offert par les sœurs est désormais fortement mis à mal. Car ce monastère offrait de l’eau, de la nourriture, de l’électricité et des soins médicaux aux personnes recueillies. Le bâtiment a aujourd’hui besoin de réparations de grande ampleur.
Six orphelins tués
À Omdurman, c’est également une bombe qui a explosé dans l’église partagée par des communautés évangélique et épiscopalienne. Les dégâts sont plus graves: six enfants ont perdu la vie. Il s’agit de six garçons, qui étaient hébergés dans un orphelinat intégré aux bâtiments de l’église. Ces vies fauchées si jeunes vont alourdir le triste bilan de la guerre civile qui fait rage depuis sept mois: on compte aujourd’hui 9.000 morts et 5,6 millions de déplacés internes, selon un partenaire local de Portes Ouvertes.
Ces tristes nouvelles font suite à d’autres, tout aussi dramatiques, reçues ces derniers mois des pays de la région subsaharienne. Au sud du Soudan, en Ouganda et en République démocratique du Congo, nous vous faisions part récemment d’attaques provoquées par la milice islamiste ADF (forces démocratiques alliées): elles ont fait 35 morts en RDC et 42 en Ouganda. Dans ce pays, les partenaires de Portes Ouvertes ont pu organiser un séminaire de trois jours et apporter des soins post-traumatiques, pour aider à la reconstruction des survivants.
Le dernier otage est libre!
Au cœur de toutes ces tristes nouvelles d’Afrique subsaharienne, une lueur d’espoir brille cependant: au Nigéria, Treasure Ayuba a été libéré par ses ravisseurs! Il s’agissait du dernier otage encore retenu, deux ans après le kidnapping de masse dont il était l’une des victimes. En effet, le 5 juillet 2021, 121 jeunes garçons scolarisés dans un lycée chrétien avaient été enlevés. Depuis la libération de Treasure Ayba, le 2 novembre 2023, ils ont tous rejoints leurs familles sains et saufs. L’expérience prouve néanmoins que les otages libérés ont du mal à réintégrer leur vie d’avant et qu’il leur faut du temps et des soins post-traumatiques pour y parvenir.
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