Agnes a été enlevée au Nigéria, comme beaucoup d’autres jeunes chrétiennes. Aujourd’hui libre, elle aspire à voir les victimes libérées de leurs ravisseurs et de leurs traumatismes.
Au Nigéria, les enlèvements sont un fléau national, en augmentation constante ces dernières années. Les femmes et les jeunes filles chrétiennes sont particulièrement visées par les ravisseurs. L’une d’entre elles, Agnes, enlevée par Boko Haram, a réussi à s’échapper au bout de 2 ans de captivité. Aujourd’hui, traumatisée par sa détention et par l’attitude de sa famille, elle désire ardemment la pleine libération de toutes les captives. Y compris sur le plan psychologique et spirituel.
Battue jusqu’à l’inconscience
Agnes avait 19 ans. Elle travaillait dans un champ du Nord-Est du Nigéria quand elle a été enlevée par Boko Haram. Elle raconte sa vie en détention: «J’ai beaucoup souffert. On m’obligeait à travailler très dur.» Sa persécution était physique mais aussi spirituelle:
«On me demandait constamment de renier Christ. Quand je mentionnais ma foi, les islamistes me battaient jusqu’à ce que je tombe inconsciente.»
Mais Jésus veillait sur elle. Elle explique comment elle a bénéficié d’un soutien inattendu: «J’ai été placée sous la responsabilité d’une femme qui prétendait s’être convertie à l’islam mais en réalité, elle était profondément enracinée en Christ. Elle m’a appris à faire semblant, à prier Jésus pendant que les autres priaient Allah.»
Grâce à ses prières prononcées dans le secret et grâce à un cantique que son père lui avait appris, elle a tenu bon. Les paroles du chant la réconfortaient et lui donnait espoir: «Dieu ne nous abandonnera pas, même au milieu de la persécution et des souffrances.» Solide dans sa foi en Jésus, elle était certaine de revoir un jour sa famille.
«Demandez à Dieu d’intervenir»
2 ans plus tard, profitant de l’inattention de ses ravisseurs, Agnes s’est enfuie. Mais au lieu de la joie des retrouvailles, elle a été confrontée au mépris de ses proches. Elle était devenue pour eux une «femme de Boko Haram», endoctrinée par les islamistes.
Stigmatisée et rejetée, Agnes a dû s’éloigner de sa famille pour recommencer sa vie. Malgré la violence des traumatismes qu’elle a subis, elle reste profondément attachée à son Sauveur. Elle nous encourage tous à prier pour celles qui sont toujours aux mains des terroristes: «Je voudrais que tous les croyants en Christ prient pour les nombreuses jeunes filles encore captives! Demandez à Dieu d’intervenir.» Avant de terminer par une requête plus personnelle: «Priez également pour moi, pour que Dieu mette fin au rejet que je subis.» Une prière que nous pouvons faire pour toutes celles qui passent par les mêmes souffrances qu’Agnes.
En 2021, 2.510 chrétiens ont été enlevés au Nigéria, contre 990 en 2020. Les ravisseurs sont motivés par l’appât du gain mais ils s’en prennent plus particulièrement aux jeunes femmes: c’est pour eux une arme de dépeuplement des terres chrétiennes. Mais aussi un moyen de traumatiser les familles et les communautés, qui vivent dans l’attente angoissée d’une tragique nouvelle et dans la honte de ne pas avoir su protéger leurs filles. C’est pourquoi beaucoup de parents préfèrent garder leurs enfants à la maison plutôt que de les voir enlevés sur le chemin de l’école.
PO