« Nous avons la responsabilité de prévenir, de réagir et de montrer l’exemple dans tout ce que nous pouvons faire », dit le CNEF. Depuis 2019, onze cas dans des églises évangéliques ont été signalés.
Un groupe de travail du Conseil national des évangéliques de France ( CNEF ) créé par l’ancien président Étienne Lhermenault en 2019 pour lutter contre les abus sexuels , a présenté mardi 1er juin ses conclusions à la plénière de l’entité.
Un guide, une charte d’engagement et la création d’une permanence téléphonique ont été approuvés à la quasi-majorité des membres de l’assemblée plénière, par 78 voix positives sur 79.
Le Guide de 44 pages de bonnes pratiques pour lutter contre les abus sexuels est décrit par ses auteurs comme un « code d’éthique au service des plus vulnérables dans les Églises et organisations membres du CNEF ».
Le document s’adresse aux pasteurs, responsables d’églises et laïcs en position de responsabilité et il vise à leur donner des outils « pour que les communautés restent des lieux bienveillants, accueillants où les gens peuvent être en sécurité », a expliqué Marc Deroeux, vice-président du CNEF.
Le guide donne des conseils théologiques, juridiques et pratiques en matière d’accompagnement et de soins et répond aux questions de discipline et de secret professionnel . Il aborde également les éventuelles actions pénales, disciplinaires ou de communication à prendre en cas de dénonciation.
Romain Choisnet, directeur de la communication du CNEF, lors de la présentation. / Capture vidéo via Evangeliques.info
CNEF : « Nous avons la responsabilité de prévenir, de réagir et de montrer l’exemple »
« Le mouvement #metoo et les dernières révélations d’abus sexuels et d’abus en tout genre dans notre société – que ce soit dans le sport ou la mode – nous ont interpellés. Ils ne sont pas nouveaux, mais il était important pour nous de ne pas les ignorer. Nous avons la responsabilité de prévenir, de réagir et de montrer l’exemple dans tout ce que nous pouvons faire au sein du CNEF », a souligné Deroeux.
Le CNEF a déclaré qu’« il est important de mettre en garde contre ce comportement qui peut être abusif et affecter les enfants et les personnes en situation de fragilité . L’abus sexuel est un abus de pouvoir qui n’est pas conforme à l’évangile, dont nous sommes responsables et dont nous voulons rester exemplaires ».
L’entité évangélique déplore que de tels abus sexuels puissent exister au sein des milieux évangéliques, « cela déshonore le témoignage de Jésus-Christ ».
11 cas d’abus depuis 2019
Depuis 2019, le service juridique de la CNEF a reçu onze signalements d’abus sexuels , dont trois auraient été commis par des chefs religieux. L’une était une plainte externe qui n’a pas été jugée, tandis que les autres ont été signalées par des dirigeants d’église qui ont soumis une requête. Huit d’entre eux ont demandé un avis juridique et trois cas concernaient des mineurs .
Une ligne d’assistance devrait également être mise en place dans les prochains mois avec un site Web fournissant des ressources et un formulaire en ligne pour soutenir les victimes. Les victimes peuvent être redirigées vers des professionnels et des experts spécifiques, le cas échéant.
Par ailleurs, la charte des affiches d’engagement et de prévention sera prochainement envoyée aux 32 confessions religieuses et aux 162 associations nationales du CNEF, comme « un outil important, en termes de prévention et d’action ».
E.F