Qu’ils soient sciemment pris pour cible par l’armée ou simplement victimes collatérales des combats, les chrétiens birmans continuent de souffrir des combats qui sévissent dans le pays.
Au Myanmar, les combats continuent de sévir dans les États majoritairement chrétiens. Ils provoquent destruction, mort, déplacements de population et désolation.
Leur maison réduite en cendres
Dans l’Etat Chin, le pasteur Kaung et sa famille ont tout perdu. Leur maison a été réduite en cendres, pilonnée par l’armée lors d’un combat contre les insurgés de la région. Heureusement toute la famille est saine et sauve. Lorsqu’ils ont appris que les combattants s’approchaient du village, Kaung, sa famille et d’autres paroissiens sont allés se réfugier dans la jungle.
Une guerre civile sans fin
Entre février 2021 et janvier 2022, 47 églises et 15 bâtiments liés aux églises comme le presbytère du pasteur Kaung ont été détruits. Les États Chin et Kayah ont été particulièrement touchés, or, dans ces deux États, la population est majoritairement chrétienne.
Le Myanmar est le théâtre d’une guerre peu médiatisée qui sévit depuis des années dans l’État Kachin, au nord du pays, et dans les États voisins Shan et Karen à l’est et dans l’État Chin à l’ouest. Elle oppose l’armée à des groupes rebelles.
Le coup d’État militaire qui a eu lieu en février 2021 n’a fait qu’exacerber cette situation. De plus en plus de rapports font état du fait que les chrétiens sont spécifiquement pris pour cible par l’armée. Notamment en raison de leur participation aux manifestations qui ont dénoncé la prise de pouvoir de l’armée par la force. D’autre part, selon le général Min Aung Hlaing, commandant en chef de l’armée qui dirige de facto le pays depuis février 2021, être birman, c’est être bouddhiste. C’est pourquoi il utilise l’instabilité actuelle pour convertir de force ou éliminer les chrétiens.
Le Myanmar occupe la 12ème place de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2022, soit une progression de 6 places par rapport à l’Index 2021.
P.O