Deux rapports récents démontrent que plus de la moitié de la population mondiale est concernée par une persécution religieuse croissante.
D’après le rapport sur la liberté de religion publié 2 fois par an par l’ONG catholique Aide à l’Eglise en Détresse (AED), la moitié de la population mondiale (51%) souffre de persécution religieuse sévère. Le harcèlement et la violence à l’égard des chrétiens augmentent de façon significative.
Une violence djihadiste croissante
Le rapport souligne notamment que l’Afrique Subsaharienne est l’une des régions où la violence a «explosé avec une férocité inimaginable.» Il précise:
«Au cours des 2 dernières années, des groupes djihadistes ont renforcé leur présence en Afrique Subsaharienne. On y trouve plus de 25 groupes terroristes qui opèrent activement dans 14 pays. Ces groupes coopèrent de plus en plus et parmi eux, certains sont affiliés à l’État islamique ou à Al-Qaïda.»
Conséquence de cette évolution:
«Les violences djihadistes augmentent et s’étendent: du Mali au Mozambique en Afrique Subsaharienne, aux Comores dans l’Océan indien, aux Philippines en mer de Chine méridionale.»
La technologie au service de la haine
Le rapport précise également:
«Les djihadistes utilisent des technologies numériques sophistiquées pour recruter, radicaliser et perpétrer leurs attentats.»
Depuis plusieurs années, l’équipe de recherche de Portes Ouvertes qui établit l’Index Mondial de la Persécution des Chrétiens, rapporte les atrocités commises par les groupes islamistes dans des pays africains. Notamment en République démocratique du Congo, au Nigéria et plus récemment, au Mozambique. Elle précise que ces groupes ont des liens avec d’autres groupes islamiques tels que l’État Islamique.
«Discours de haine»
Dernièrement, la Commission américaine sur la liberté religieuse dans le monde (USCIRF) dans le monde a publié elle aussi son rapport. Pour la seconde fois, le Nigéria figure dans la liste des pays où la situation est particulièrement préoccupante.
D’après la commission, les pays qui respectent le moins la liberté de religion sont: le Myanmar (ex-Birmanie), la Chine, l’Érythrée, l’Iran, la Corée du Nord, le Pakistan, l’Arabie Saoudite, le Tadjikistan, le Turkménistan, l’Inde, la Russie, la Syrie et le Vietnam.
L’Inde est entrée dans cette liste l’année dernière et elle s’y maintient car «la situation en termes de liberté de religion continue de se dégrader» constate le rapport. Les groupes nationalistes hindous, encouragés par les décisions politiques et les propos des fonctionnaires du gouvernement, agissent en toute impunité. Ils s’en prennent, souvent violemment, aux musulmans, aux chrétiens et aux autres minorités.
Selon le rapport, les campagnes de désinformation et les discours incitant à la violence et à la discrimination alimentent leur action: «Ces dernières années, la désinformation et les propos empreints de haine et d’intolérance ont encouragé des pratiques telles que l’intimidation, le harcèlement ou la violence perpétrée par les foules. Les dalits (Intouchables), les musulmans, les chrétiens, les adivasis (aborigènes) et d’autres communautés religieuses minoritaires font régulièrement les frais de cette violence.»
L’USCIRF a déclaré dans un communiqué de presse: «Cette année, le Soudan et l’Ouzbékistan sont sortis de la liste des pays sous surveillance particulière suite à des améliorations en termes de garantie et de protection de la liberté religieuse.» Elle précise: «Même si des préoccupations demeurent, la situation reste en deçà du seuil requis pour figurer dans cette liste.»
Par le passé, Portes Ouvertes avait mis en garde contre tout relâchement prématuré des pressions internationales sur ces deux pays: le Soudan est 13ème et l’Ouzbékistan 21ème dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2021 qui recense les 50 pays où l’Église est le plus persécutée.
Sources :
Rapport AED
Rapport USCIRF