Le Parlement du Honduras, à majorité conservatrice, a approuvé jeudi 21 janvier une réforme constitutionnelle qui durcit l’interdiction de l’IVG. La législation du Honduras était pourtant déjà l’une des plus strictes au monde.
Le Honduras est un des rares pays qui interdit l’avortement en cas de viol ou d’inceste, de malformation grave du fœtus et même quand la vie de la mère est en danger.
L’article 67 de la Constitution révisé dispose désormais que toute interruption de grossesse « par la mère ou par un tiers » est « interdite et illégale », mais surtout que cette clause « ne pourra être réformée que par une majorité des trois quarts des membres du Parlement ».
« Ce qu’ils ont fait, c’est graver cet article dans le marbre parce qu’on ne pourra jamais le réformer s’il faut 96 voix », sur les 128 que compte le Parlement, a réagi la députée d’opposition Doris Gutierrez.
Des groupes de défense des droits des femmes se sont mobilisés ces dernières semaines pour exiger du Parlement qu’il autorise l’avortement dans certains cas, comme le viol.
Le parti au pouvoir présente cette réforme comme un bouclier pour stopper la vague de réformes constitutionnelles dans des pays d’Amérique latine en faveur de la légalisation de l’avortement, comme en Argentine.
Pour l’opposition il s’agit surtout de distraire l’opinion publique alors que le président Juan Orlando Hernandez est en difficulté. Son frère a été reconnu coupable aux États-Unis de trafic de drogue et il attend sa sentence alors que la justice américaine accuse le président hondurien de complicité.
RFI