Au Togo, malgré la « stabilité relative » de la situation du coronavirus, selon l’expression des autorités, ces dernières prennent de nouvelles mesures, pour lutter contre la propagation de la maladie. Dans un peu moins de trois semaines, l’accès aux lieux de culte (toutes religions confondues) devra se faire sur présentation d’un passe vaccinal ou du résultat d’un test PCR datant de moins de 72 heures. Une mesure qui n’a pas l’assentiment des chrétiens.
La nouvelle mesure, rendue publique par le ministre de l’Administration territoriale, concerne tous les lieux de culte, sur l’ensemble du territoire, et s’appliquera à partir du 3 décembre prochain. Les autorités togolaises veulent agir à l’approche des fêtes de fin d’année, qui occasionnent des rassemblements. Jusqu’à présent, le passe vaccinal était obligatoire pour accéder aux administrations publiques.
Pour ce chrétien, la décision est surprenante : « Aujourd’hui, on constate que les marchés sont ouverts, les écoles sont ouvertes et on ne nous demande pas de passe vaccinal pour entrer dans ces lieux et ce sont toujours les lieux de cultes qui sont visés. Je pense que le problème est ailleurs. »
La décision des autorités préoccupe les évêques, qui ont décidé de se concerter en visioconférence. Mgr Benoit Alowonou, président de la conférence des évêques du Togo, ne cache pas sa déception : « Nous avions dit clairement notre désaccord à un tel contrôle. Une telle décision n’est pas conforme à la pastorale de l’Eglise. Malheureusement, nous nous rendons compte que nous sommes entendus, mais pas écoutés. »
La mesure pose plusieurs questions, notamment celle de savoir qui sera chargé de vérifier le passe ou le test à l’entrée des lieux de culte, ajoute le prélat.
La conférence des évêques vient d’adresser une lettre au ministre de l’Administration territoriale et demande aux chrétiens la sérénité pour la suite.
RFI