Alors que les Boliviens sont attendus aux urnes ce dimanche 18 octobre pour l’élection présidentielle, la pastorale sociale-Caritas (Pascar) du pays avertit le peuple contre l’instrumentalisation exercée par certains responsables politiques, et invite ceux-ci à remplir leur charge «avec humilité au service du bien commun».
«La politique est devenue une lutte d’intérêts», dénonce la pastorale sociale-Caritas (Pascar) de Bolivie dans une longue réflexion, publiée à la veille de l’élection présidentielle du 18 octobre.
Durant la campagne, les partis politiques ont parlé de «sauver le pays de la crise, réactiver l’économie, garantir la stabilité sociale, vaincre la pauvreté, générer un travail décent et sûr pour tous, mettre fin à la corruption et garantir les soins de santé» à l’ensemble de la population. Cependant, met en garde la Pascar, il faut «se méfier de l’instrumentalisation que les partis politiques font des besoins profonds du peuple», en masquant dans leurs programmes «leurs véritables intérêts particuliers», tels que le fait d’«arriver au pouvoir, s’enrichir illégalement, manipuler la justice en leur faveur, imposer des idéologies, utiliser le trafic de drogue et encourager l’extraction et la vente de matières premières pour des pays tiers».
Qu’est-ce qu’une bonne politique?
Au contraire, rappelle l’organisme, la politique doit avoir pour objectif premier «la défense des faibles et la justice pour le peuple». C’est pourquoi les fidèles sont appelés à se tourner vers les futurs dirigeants qui savent «être ouverts à l’Esprit qui les remplit de sagesse, d’intelligence et de prudence, les rendant capables de gouverner selon la volonté de Dieu, la justice et la loi».
À l’instar de Jésus, qui «est venu pour servir, sauver l’humanité et donner sa vie pour la communauté universelle», tout dirigeant politique doit travailler «avec humilité au service du bien commun», indique le texte. Ce bien commun «se traduit par la garantie de la dignité humaine des personnes, la sauvegarde des droits des secteurs les plus vulnérables et la protection et le soin de l’environnement». Avant tout intérêt personnel, les candidats doivent donc se tourner vers «l’intérêt commun» du pays.
«Le peuple bolivien demande aux partis politiques de renoncer aux intérêts personnels et à la fausse sécurité, car c’est le peuple qui les met au pouvoir et le peuple lui-même a le pouvoir de les écarter», avertit la pastorale sociale-Caritas. L’Église doit donc manifester son désir de «s’ouvrir et de dialoguer de manière authentique, pour s’unir dans un projet de bien commun qui dépasse les différences». «Puisse le peuple bolivien vivre dans la dignité, la stabilité et la durabilité économique avec un emploi et un travail, avec la santé et la sécurité sociale, avec l’État de droit et la justice», lit-on dans la conclusion du document.
Vatican News Service – IP