Les centres commencent des cours en face à face avec beaucoup moins d’étudiants, mais renforcent leurs ressources numériques. «Le besoin de partager le message d’espérance dans le Christ est encore plus urgent».
Les séminaires et facultés évangéliques de théologie en Espagne font face à cette nouvelle année scolaire, marquée par la pandémie, comme un défi et avec une force renouvelée.
«Les enseignants et les étudiants sont conscients des limites imposées par cette« nouvelle normalité »instable, mais il y a une volonté de retourner en classe », déclare le recteur de la Faculté de théologie de l’Union évangélique baptiste d’Espagne (UEBE) , Julio Díaz.
Le 15 septembre, le centre a commencé des cours en présentiel pour son diplôme de théologie avec une cinquantaine d’étudiants, dont trente résidant dans la résidence universitaire. En octobre, il commencera ses Master classes. 60 autres étudiants étudient des programmes de certificat d’études théologiques dans différents centres partenaires.
La Faculté internationale de théologie IBSTE , à Castelldefels (Barcelone), voit également la nouvelle année scolaire comme «un défi, ayant toujours la fin de l’année dernière dans nos cœurs, avec la merveilleuse attitude positive, la collaboration et les efforts des étudiants et des enseignants» .
«L’adversité nous a conduit à développer et à ouvrir l’enseignement numérique. Nous sommes revenus avec un pourcentage élevé de formation en présentiel, mais prêts à nous adapter à toute circonstance qui pourrait survenir », a déclaré le recteur, Manuel Martínez, au site d’information espagnol Protestante Digital .
L’IBSTE compte environ 35 étudiants cette année, mais ses installations de résidence sont presque vides, en raison de l’absence d’environ 85% des étudiants qui viennent généralement du séminaire chinois ICBSIE , qui fonctionne cette année complètement à distance.
La Faculté de Théologie des Assemblées de Dieu d’Espagne (FADE) , où 66 étudiants se sont inscrits au programme d’études en personne, a commencé la nouvelle année académique avec plus de motivation pour «tout faire avec une plus grande excellence. Nous voulons être un exemple et transmettre aux étudiants la responsabilité et l’engagement à respecter et à prendre soin des autres », souligne Jesús Caramés, recteur du séminaire.
Moins d’inscriptions
Les trois centres éducatifs s’accordent à dire qu’ils ont remarqué les conséquences de la pandémie sur le volume des inscriptions , qui a diminué , en raison «de l’incertitude que nous vivons socialement et économiquement».
«Certaines personnes d’autres pays qui souhaitaient s’inscrire ont été contraintes de reporter leurs projets, en raison des restrictions de voyage qu’elles ont rencontrées», souligne Díaz.
De plus, “d’autres qui avaient entamé le processus d’enregistrement avant l’état d’alerte, ont jugé prudent d’attendre que la situation sanitaire en Espagne soit normalisée, ce qui n’est pas prévu à court terme”, dit-il, et ajoute qu’il y a eu « Une légère augmentation des étudiants dans les programmes à distance ».
L’ inscription des matières individuelles a augmenté à l’IBSTE «en raison de la possibilité de les étudier en ligne», tandis que «l’inscription des étudiants à plein temps a été réduite de 50%», explique Martínez.
Un travail d’adaptation intense
La gestion du retour en classe a été l’un des principaux sujets de débat pour les enseignants et les élèves ces dernières semaines, en raison des doutes sur les protocoles annoncés par l’administration.
Cependant, la désinfection et l’assainissement des espaces , ainsi que les mesures de distance de sécurité ou la limitation du nombre de personnes , sont constants dans les trois centres.
«Les autorités nous ont demandé un rapport sur la manière dont nous avons réagi à l’ état d’alarme , et un autre avec les mesures qui seront prises. Avant que le gouvernement n’explique les conditions du nouveau cours, nous travaillions déjà dans cette direction, en attendant la confirmation officielle », souligne Díaz.
FADE a conçu un protocole spécifique à travers une Commission Qualité, travaillant sur la sécurité à trois niveaux : avant l’arrivée des étudiants; au cours de l’année universitaire , avec «la mise en place d’écrans de protection dans les bureaux et les salles de classe, et la fourniture de sessions d’information et de formation sur les mesures prophylactiques pour prévenir la contagion»; et quand le cours se termine .
Ils ont également collaboré avec la Mairie de La Carlota , la commune dans laquelle se trouve le centre, qui «a proposé d’assainir toutes les installations avant le début des cours».
Les trois séminaires évangéliques ne sont pas reconnus comme universités par l’Etat, mais comme entités religieuses, et dépendent donc de la Sous-direction générale du Bureau des affaires religieuses, intégrée au ministère de la Justice.
Bien que la réunion avec le ministère des Universités ait été très tardive et «conduit à un manque total de conseils sur la manière d’ajuster nos protocoles et réglementations», l’IBSTE comprend que «cela est dû à la réelle ignorance que nous avons sur Covid-19 et comment arrêter sa contagion . Au lieu d’accuser, nous devons reconnaître cette ignorance générale et essayer de suivre les protocoles et règlements de sécurité sanitaire », souligne Martínez.
Formation en face à face ou à distance
La pandémie a particulièrement mis en évidence les différences entre la formation en personne et la formation à distance. Les besoins actuels ont conduit l’IBSTE à proposer «un modèle mixte, maintenant les cours en présentiel des enseignants qui habitent à proximité du centre, mais utilisant des plateformes numériques pour les classes d’enseignants éloignés».
Selon Martínez, «il est vrai que les plateformes numériques permettent certaines communications, mais en les comparant à l’enseignement en personne, les plateformes numériques se limitent aux dimensions d’un écran ou aux incidents techniques».
«L’ éducation se développe dans la sphère sociale , à travers les relations personnelles, entre enseignant et élèves et entre élèves», ajoute-t-il.
A l’UEBE, «l’année académique 2020-2021 a débuté par des cours en présentiel, en étant prêt à passer à une formation mixte ou totalement virtuelle si les circonstances l’exigent. Nous maintenons un optimisme modéré, dans l’incertitude générale », dit Díaz.
FADE explique que les autorités ont demandé au personnel enseignant «de planifier, conformément aux directives du centre, un protocole d’adaptation académique ».
Cependant, ils insistent sur la nécessité de se revoir en classe . «Nous devons agir prudemment et en toute sécurité, en essayant de retrouver cette normalité qui n’est possible que si nous avançons, même s’il s’agit d’une« normale adaptée », avec des masques, des écrans de protection, une distance sociale et toute autre mesure».
«La vie doit continuer au milieu de ces adversités, ce qui rend encore plus urgente l’engagement de l’ Église et la nécessité de partager avec notre société le message d’espérance et de paix dans le Christ . C’est le but et la raison d’être des séminaires, en supposant le principe de la préparation des fidèles ouvriers au ministère », conclut Caramés.
Evangelical Focus
