Lors d’une prise de parole devant la Knesset, Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense a fixé un double objectif à l’opération terrestre en cours dans la bande de Gaza : non seulement libérer les otages encore retenus par le Hamas, mais aussi faire taire les roquettes pour permettre à l’économie civile de reprendre son cours normal.
Pour l’instant,Israël résiste à tous les appels à un cessez-le-feu ou même à une simple pause humanitaire, mais le conflit a un coût qui risque d’être difficile à soutenir sur le long terme : la banque centrale israélienne le chiffre à 600 millions de dollars par semaine, soit 6% du PIB. Pourtant, mardi, Yoav Gallant a reconnu mardi qu’Israël s’attendait à « une guerre longue » contre le Hamas. « C’est une guerre différente de toutes celles que nous avons connues », a-t-il déclaré.
Cette situation économique est due en grande partie à la mobilisation massive des réservistes qui prive les entreprises de personnel et, comme au temps du Covid-19, beaucoup d’écoles sont aussi fermées, ce qui complique l’organisation des parents.
Dans la nuit de mercredi 8 au jeudi 9 novembre, la Knesset, le Parlement israélien, a voté un plan de soutien à l’économie de près de 4 milliards de dollars destinés à la fois aux entreprises affectées par la guerre qu’aux employés mis au chômage sans solde.
Une mesure qui ne concerne pas les 18 000 Palestiniens de Gaza dont le permis de travailler en Israël a été révoqué dans la foulée du 7 octobre.
Crise à Gaza
Quant à l’économie palestinienne de Gaza, elle est à l’image de l’enclave : réduite à un champ de ruine. Après un mois de guerre et de bombardements de Gaza, le taux de pauvreté dans les territoires palestiniens (bande de Gaza et Cisjordanie) devrait être passé de 26,7% à 31,9%, selon les estimations du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Soit 285 000 nouveaux pauvres qui s’ajoutent à près de 1,5 million avant la guerre.
Un taux qui pourrait atteindre 35,8% si la guerre dure un mois de plus (500 000 nouveaux pauvres), voire 38,8% avec deux mois supplémentaires (plus de 660 000 nouveaux pauvres).
RFI