Alors que le gouvernement indien s’est juré de l’éradiquer du pays d’ici à fin 2021, le christianisme continue de progresser. À tel point qu’il suscite l’émoi de la presse et des autorités locales.
Le christianisme progresse en Inde et il est l’objet d’une médiatisation peu flatteuse. Dernièrement, un journal de l’État de Jharkhand, à l’Est du pays, a publié un article sur des conversions de masse.
Des dizaines de conversions dans un même village
Dans le seul village de Khala, de 30 à 40 familles issues des minorités indigènes sont devenues chrétiennes. 3 de ces familles appartiennent au groupe tribal des Korwa. L’article, écrit sur un ton très engagé, qualifie les chrétiens «d’agents actifs qui font pression sur les gens pour qu’ils changent de religion», de «gangs qui opèrent dans les zones rurales pour convertir au christianisme» et «de séducteurs qui attirent les villageois dans leurs filets.»
Ces conversions au christianisme n’ont pas seulement troublé les médias locaux. Les chefs de la tribu Korwa ont décidé d’exclure les familles converties de la vie sociale du groupe. Ceux qui continuent de les fréquenter malgré l’interdiction encourent une amende de 25.051 roupies (285 euros) et 51 coups de bâtons (le salaire moyen en Inde étant de 32.762 roupies, soit 372 euros).
Objectif: une nation 100% hindoue
Ces réactions virulentes de la presse locale et ces mesures répressives s’inscrivent dans un contexte plus large. Quand Narendra Modi a pris les rênes du pays en 2014, son programme politique était clair: promouvoir l’hindouisme comme seule religion ayant droit de cité en Inde.
La persécution des chrétiens s’est alors intensifiée: harcèlement, discrimination, ostracisme, violence. Les cérémonies de «Ghar Wapsi» (retour à la maison) sont nées. Leur objectif étant de faire revenir à l’hindouisme les chrétiens d’arrière-plan hindou.
Les «lois anti conversion» ont pris de l’ampleur, elles sont aujourd’hui appliquées dans 8 États de l’Inde. Elles condamnent quiconque tente de convertir de force un individu à une autre religion et les contrevenants encourent jusqu’à 3 ans de prison. Elles sont en réalité utilisées pour interdire l’évangélisation, alors que les foules qui attaquent les chrétiens bénéficient d’une impunité totale.
Portes Ouvertes.